Il y a quelques jours, l'Association des victimes d'embolie pulmonaire et AVC liés à la contraception hormonale (AVEP) alertait sur deux cas d'implants contraceptifs qui ont migré au niveau pulmonaire. Deux jeunes femmes avaient contacté cette association « l'une en 2017, l'autre en 2019 pour informer d'un accident grave dont elles ont été victimes : la migration de leur implant contraceptif dans leur système sanguin puis dans leurs artères pulmonaires entraînant un risque vital », indique l'AVEP. L'association ajoute que ces deux patientes ont subi plusieurs chirurgies lourdes pour retirer leur implant.
L'ANSM au courant depuis 2016
L'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a précisé avoir été avertie en 2016 « des premiers signalements de pharmacovigilance de migration de cet implant dans l’artère pulmonaire », et à ce jour « 30 cas de migration d’implants Nexplanon dans l’artère pulmonaire », lui ont été signalés. L'agence du médicament précise que chaque année, environ 200 000 femmes ont recours à un implant de ce type.
En 2016, ces premiers signalements « ont conduit à la mise en place immédiate d’une surveillance renforcée de ce risque au niveau national et européen. » Avec en plus les dispositions suivantes :
« Le risque de migration dans l'artère pulmonaire a été ajouté à la notice patient et dans le résumé des caractéristiques du produit.
« Une lettre aux professionnels de santé a été envoyée en octobre 2016 aux prescripteurs (médecins généralistes, gynécologues et sages-femmes) dans le but d’informer sur le risque, les conduites à tenir et de rappeler les modalités de formation à l'insertion/retrait de l'implant. Cette lettre précisait également qu'en cas d’implant non palpable au niveau du site d’insertion, une recherche est à effectuer dans l’ensemble du thorax du fait de la possibilité de migration en dehors du site d'insertion.
« Des centres d’excellence à la pose et au retrait d’implant contraceptif (une dizaine en France) ont été créés et ont pour objectif de former les professionnels volontaires à la pose ».
Renforcer l'information et la formation
En raison des cas migration d'implants persistants malgré les dispositions prises par l'ANSM, l'agence a demandé un arbitrage au niveau européen en juillet dernier « dans l’objectif de mieux sécuriser la pose et le retrait de l’implant ». Au final, la conclusion est de renforcer « l’information et de la formation à la fois des professionnels santé et des patientes vis-à-vis de ce risque ».
«Une des causes pourrait être une insertion trop profonde au moment de la pose, directement dans un vaisseau sanguin, ou une migration à distance de la pose, soit à cause d'un choc ou de mouvements répétés ou à cause d'une particularité anatomique », précise l'ANSM.
Des cas publiés dans le BMJ
En juillet dernier, le British medical journal (BMJ) a publié un cas similaire, survenu chez une jeune femme de 31 ans, avec un implant posé en 2017 (Cf radiographie et scanner). L'implant retrouvé dans le lobe inférieur du poumon gauche, a pu être ôté par thoracoscopie. Le BMJ avait publié en 2017 un autre cas similaire survenant chez une jeune fille de 17 ans.
Cette mesure d'information suffira-t-elle alors que l'agence du médicament reconnaît que la cause exacte des migrations dans l'artère pulmonaire n'est pour l'instant pas établie ?
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