Il existe désormais une nouvelle option thérapeutique orale pour traiter les crises migraineuses chez l’adulte. Vydura (comprimé lyophilisat oral de 75 mg) des laboratoires Pfizer est disponible sur prescription médicale (généraliste ou spécialiste) en boîtes de deux à huit comprimés.
Pour le traitement des crises migraineuses, la dose recommandée est d'un comprimé par jour, une fois par jour si nécessaire. Ce médicament n’est pour l’instant pas pris en charge par la sécurité sociale, malgré la demande des sociétés savantes et des associations de patients.
La migraine touche 11 millions de personnes en France. Selon le Pr Michel Lanteri-Minet (CHU de Nice), la maladie migraineuse « est dans le top 5 des maladies les plus invalidantes, dans le top 2 chez la femme ». Il existe une prédisposition génétique complexe (polygénique, avec des sauts de génération) et de nombreux facteurs prédisposants, dont l’imprégnation hormonale féminine.
Le mécanisme des crises mieux compris
Ces vingt dernières années, beaucoup de progrès ont été accomplis dans la compréhension de son mécanisme, avec, en particulier, la mise en évidence du rôle du CGRP dans l’activation trigémino-vasculaire menant à la migraine. La maladie est dite sévère si la fréquence des crises est supérieure à huit jours par mois et/ou si plus de 50 % des crises entraînent un arrêt des activités. La sévérité de la maladie a un impact sur la qualité de vie.
Actuellement les recommandations reposent sur les AINS pour les crises modérées et sur les triptans pour les crises sévères. Mais 30 à 40 % des personnes migraineuses sont réfractaires ou bien présentent une contre-indication (patients de plus de 65 ans, ou avec antécédent cardiovasculaire). Selon le Pr Michel Lanteri-Minet, « le rimégépant pourrait répondre à ces besoins non couverts, ce n’est pas un vasoconstricteur et les données sur les effets indésirables sont bien documentées ».
Le CGRP augmente lors d'une crise
Vydura cible un élément clé de la migraine en bloquant sélectivement les récepteurs CGRP. Le neuropeptide endogène CGRP augmente lors d’une crise de migraine, dilate les vaisseaux sanguins et est impliqué dans la signalisation des nocicepteurs. Les antagonistes des récepteurs du CGRP (ou anti-CGRP) inhibent l’activité du CGRP.
Ce lancement repose sur les résultats de l’étude internationale de phase 3 publiée dans The Lancet* qui a montré qu’une dose unique de rimégépant permettait une réduction de la douleur et des symptômes associés à la migraine, supérieure au placebo dans les deux heures suivant l’administration du traitement. Les nausées étaient l’effet indésirable le plus fréquent : 1,2 % dans le traitement des crises de migraine et 1,4 % dans la prophylaxie des crises de migraine. Des réactions d’hypersensibilité, incluant dyspnée et rash, sont survenues chez moins de 1 % des patients traités.
« À terme, notre volonté est de déposer une demande de prise en charge par la sécurité sociale », explique le Dr Amine Saighi, directeur médical chez Pfizer. Actuellement, le traitement reste à la charge du patient.
D’après une conférence de presse des laboratoires Pfizer
*R. Croop et al, The Lancet, juillet 2019. doi.org/10.1016/S0140-6736(19)31606-X
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