L’infection par Helicobacter pylori chez l’adulte n’est pas connue du grand public. Pourtant 15 à 30 % des Français seraient contaminés par cette bactérie à l’origine des ulcères gastro-duodénaux et des cancers gastriques. La Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier des recommandations sur cette infection. La contamination se produit dans l’enfance, dans les cinq premières années. Les classes d’âges ne sont toutefois pas égales devant l’infection. L’incidence est plus faible chez les moins de 30 ans (moins d’une personne sur cinq), plus répandue après l’âge de 50-60 ans. La prévalence varie également selon les zones géographiques. L’endémie est forte au Maghreb, en Afrique, en Asie. Le risque de cette infection est le développement d’un ulcère chez 6 à 10 % des patients infectés. Un pour cent présenteront un adénocarcinome gastrique.
Ulcère gastrique ou duodénal
Plusieurs situations cliniques doivent conduire à la recherche de l’helicobacter pylori. Elle est préconisée en cas d’ulcère gastrique ou duodénal, en cas de dyspepsie chronique sans lésion visible à la gastroscopie. Une anémie par carence en fer, une carence en vitamine B12 sans étiologie retrouvée, un purpura thrombopénique immunologique, un lymphome gastrique incitent à rechercher la bactérie. En cas de prise d’aspirine ou d’AINS chez un patient ayant un antécédent d’ulcère, la recherche de l’infection sera réalisée afin de prévenir le risque de récidive d’ulcère. Enfin, elle est recommandée avant une chirurgie de l’obésité ou en cas de cancer de l’estomac chez les apparentés au premier degré à un patient ayant eu un cancer de l’estomac.
Cette recherche d’une infection à H. pylori repose sur deux méthodes. On peut prescrire une sérologie chez les patients ne présentant pas de symptômes digestifs, suivie d’une gastroscopie avec biopsie si la sérologie s’avère positive. La fibroscopie sera réalisée d’emblée dans les autres situations.
Traitement non urgent
La mise en œuvre du traitement ne relève pas de l’urgence. Il sera différé chez le femme enceinte ou allaitante. Et guidé selon la sensibilité de la bactérie aux antibiotiques notamment à la clarithromycine. Le patient est alors traité par trithérapie guidée pendant dix jours. L’efficacité du traitement sera évaluée par un test à l’urée marquée. Ce contrôle est nécessaire car aucun antibiotique n’est efficace à 100 %. En cas d’impossibilité de tester la sensibilité de la bactérie aux antibiotiques, le traitement est alors probabiliste. Il associe un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) et trois antibiotiques pendant dix à quatorze jours. Deux schémas sont utilisés en pratique. Le premier dit concomitant sur 14 jours comprend un IPP, l’amoxicilline, la clarithromycine, le métronidazole. Le second avec bismuth sur dix jours est à privilégier en cas de prise antérieure de macrolide ou d’allergie à l’amoxicilline. Il associe IPP, sel de bismuth, tétracycline, métronidazole. Là aussi, un test de contrôle à l’urée marquée est recommandé. Les anciens schémas sur sept jours associant un IPP et deux antibiotiques sont désormais obsolètes en raison de l’augmentation de l’antibiorésistance.
Afin d’informer les patients, un document spécifique sera publié en 2018.
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