L'essai pour tester l'efficacité du médicament antiviral japonais faviripavir (Avigan) sur les malades d'Ebola en Guinée "devrait débuter avant la fin de l'année" et des premiers résultats sont attendus vers la fin du premier trimestre 2015, a indiqué jeudi à l'AFP le Pr Jean-François Delfraissy. Initialement, cet essai conduit par l'Inserm (l'Institut français pour la santé et la recherche médicale) devait démarrer en novembre, mais "on a pris du retard parce que c'est difficile (...) il y a des contraintes réglementaires", explique le coordinateur français de la lutte contre Ebola.
Cet essai vise initialement à tester l'efficacité du médicament produit par Toyama Chemical, filiale de Fujifilm Holdings, pour réduire la mortalité des personnes contaminées et limiter la quantité de virus dans leur corps. Les premières données de cet essai devraient être disponibles à partir de "la fin du premier trimestre 2015". "On n'attend pas un miracle mais un signal qui permettrait de dire qu'il y a une certaine efficacité, soit sur la mortalité soit sur la charge virale Ebola", explique le Pr Delfraissy. Ce médicament qui dispose déjà d'une autorisation de commercialisation au Japon pour combattre certaines formes de grippe, a l'avantage d'être déjà disponible en grande quantité, contrairement à d'autres traitements potentiels expérimentaux comme le ZMapp.
Parallèlement, un autre médicament antiviral, le brincidovofir, développé par la firme américaine Chimerix, doit être testé au Liberia par Médecins sans frontières (MSF) sous l'autorité de l'université d'Oxford. Cet essai devrait se dérouler au premier trimestre 2015, selon le Pr Delfraissy. Des résultats positifs pour le favipiravir et pour le brincidovofir ouvriraient la voie à une prometteuse "stratégie de combinaison" de ces deux molécules, souligne-t-il.
Selon le dernier bilan de l'OMS, le nombre de morts dus à l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola dans les trois pays les plus touchés d'Afrique de l'ouest (Liberia, Guinée et Sierra Leone) s'élève à 6.070 pour 17.145 personnes infectées. Selon le directeur général de l'InVS (Institut de veille sanitaire), l'épidémie semble marquer le pas au Liberia, mais reste inquiétante en Sierra Leone, tandis qu'en Guinée, une "reprise" est notée depuis quelque temps. "Je pense qu'il faut rester prudent" déclare le Pr Delfraissy ajoutant que l'évolution dans les prochains jours de la situation au Mali qui recense désormais 8 cas dont six décès, sera déterminante pour l'avenir de cette épidémie.
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