Une antibiothérapie de 7 jours est non inférieure à un traitement de 14 jours dans la prise en charge des septicémies, selon une étude internationale multicentrique. Compte tenu de l’effet de la durée du traitement sur la progression de l’antibiorésistance et du coût du médicament, les auteurs penchent en faveur d’une antibiothérapie la plus courte possible, bien qu’un essai de non-infériorité « ne puisse pas prouver que les effets sont identiques dans les deux groupes ».
Les auteurs de la présente étude, baptisée Balance, publiée dans The New England Journal of Medicine, souligne l’intérêt d’évaluer des durées de traitement plus courtes, afin que chaque patient reçoive « la durée de traitement optimale » et « la meilleure balance bénéfice-risque ». De précédents travaux menés retrouvaient aussi des résultats comparables de non-infériorité pour l’antibiothérapie de 7 jours comparée à celle de 14.
Un peu plus de 40 % des septicémies d’origine urinaire
Au total, 3 608 patients de 74 centres internationaux (de 7 pays*) ont été randomisés, soit dans le groupe 7 jours (n = 1 814), soit dans le groupe 14 jours (n = 1 794). Parmi les patients inclus, âgés en médiane de 70 ans, 55 % étaient admis dans une unité de soins intensifs et les 45 % restants dans d’autres services hospitaliers. Les infections étaient pour les trois quarts (75,4 %) communautaires, ou acquises à l’hôpital (13,4 %) et en soins intensifs (11,2 %). Le site primaire d’infection était majoritairement le tractus urinaire (42,2 %) devant l’abdomen (18,8 %), les poumons (13,0 %), les cathéters (6,3 %) et la peau ou les tissus mous (5,2 %) .
À 90 jours, pour le critère principal de mortalité, les auteurs rapportent 14,5 % de décès dans le groupe 7 jours contre 16,1 % dans le groupe 14 jours (soit une différence de 1,6, la marge de non-infériorité étant définie à 4 points). Les patients ayant été traités plus longtemps que la durée assignée de leur bras représentaient 23,1 % du groupe 7 jours et 10,7 % du groupe 14 jours. In fine, la durée médiane du traitement dans le groupe 7 jours était de 8 jours et de 14 jours dans le groupe 14 jours. L’étude conclut ainsi à une non-infériorité d’une durée de traitement plus courte dans l’analyse principale et une analyse per protocole. Le pourcentage de patients avec des effets indésirables liés aux antimicrobiens, des infections à C. difficile et/ou des infections secondaires ou colonisations par des organismes résistants aux antibiotiques étaient similaires dans les deux groupes.
Concernant les autres critères secondaires, la part de décès survenant en soins intensifs était similaire dans les deux groupes (-0,6 point dans le groupe 7 jours), tout comme celle dans les services hospitaliers (-1 point dans le groupe 7 jours), ou encore la rechute de bactériémie (+0,4 point dans le groupe 7 jours). La durée de séjour, le recours aux vasopresseurs et le recours à la ventilation mécanique étaient aussi semblables dans les deux groupes. Enfin le nombre médian de jours sans antibiotiques à partir du jour 28 était plus élevé dans le groupe 7 jours.
*Canada, Nouvelle-Zélande, Australie, Arabie saoudite, États-Unis, Israël, Suisse
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