Dans le cancer de l'ovaire, le Pr Isabelle Ray-Coquard (Centre Leon-Bérard, Lyon) a présenté en session présidentielle les résultats de l’étude internationale de phase III, PAOLA-1 (abstract LBA2_PR), initiée et dirigée par le groupe GINECO/ENGOT-ov25 qui a évalué l’association olaparib (Lynparza), inhibiteur de PARP, au bévacizumab (Avastin), en traitement d’entretien de première ligne chez des femmes (n=806) atteintes d’un cancer avancé BRCA muté ou non, de stades III ou IV. L’association de cette bithérapie a été comparée au traitement d’entretien de référence. Ces patientes avaient eu une réponse partielle ou complète à la première ligne de traitement, c’est-à-dire une chimiothérapie à bases de sels de platine associée au bevacizumab. Elles ont été ensuite incluses soit dans le bras olpararib + bévacizumab ou soit dans le bras placebo+bevacizumab, selon une randomisation 2 :1.
SSP / 22,1 mois
Elles ont reçu l’olaparib pendant 24 mois et durant 15 mois le bévacizumab. Le critère primaire d’évaluation était la survie sans progression. La médiane de suivi a été de 24 mois dans le bras olaparib et de 22,7 mois dans le bras contrôle. La médiane de survie sans progression dans la population en intention de traiter est de 22,1 mois dans le bras olaparib versus 16,6 mois dans le groupe placebo (HR=0,59 ;IC95% : 0,49-0,72 ; p< 0,0001).
Isabelle Ray Coquard a souligné que c’était « le meilleur hazard ratio obtenu jusqu’à présent et la plus longue durée de survie sans progression jamais observée ». Elle a également rappelé que la population de l’étude représentait l’ensemble des femmes atteintes sans restreindre leur participation suivant le statut mutationnel BRCA ou l’évolution post-chirurgie. De précédentes études avaient suggéré l’intérêt d’associer un anti-angiogénique à un inhibiteur de PARP : l’hypoxie liée à l’anti-angiogénique favorise l’efficacité de l’anti-PARP. L’olaparib n’a pas augmenté les effets indésirables observés comparativement au groupe contrôle.
L’analyse en sous-groupes montrent des résultats encore plus probants pour les femmes porteuses de mutation BRCA et celles qui présentaient un déficit dans la recombinaison homologue, avec un HR de 0,31 et 0,33, respectivement. La médiane de survie dans le groupe olaparib est de 37,2 mois.
La spécialiste a également indiqué qu’il était important de considérer que la randomisation dans l’essai PAOLA-1 a débuté 6 semaines après le dernier cycle de chimiothérapie alors que dans les précédents essais, la randomisation avait débuté dès le premier cycle de chimiothérapie.
Selon le Dr Ana Oaknin (Vall d ́Hebron Institute of Oncology (VHIO), Barcelone, Espagne), « l’association bevacizumab+olparib devrait devenir le nouveau standard dans le traitement d’entretien des patientes avec un cancer de l’ovaire avancé ».
SG : 45 % à cinq ans
PAOLA 1 n’a pas inclus les patients qui n’avaient pas répondu à la chimiothérapie de première ligne, mais cela représente un faible nombre de patientes.
D’autres essais ont évalué des inhibiteurs de PARP : l’essai PRIMA, le niraparib a amélioré la survie sans progression ; l’essai VELIA/GOG-3005, le veliparib associé à la première ligne de chimiothérapie puis en traitement de maintenance a amélioré la SSP. Mais ces deux derniers essais sont très différents de celui de PAOLA-1 et ces essais ne sont pas comparables entre eux.
La survie globale des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire est de 45% à 5 ans et de nouvelles stratégies sont indispensables pour améliorer le pronostic. La prochaine étape, selon le Dr Oaknin, est d’utiliser l’immunothérapie en première ligne. Des essais sont en cours dont les résultats sont attendus dans 2 à 3 ans.
D’après une conférence de presse et la session plénière organisées dans le cadre du congrès de l’Esmo 2019.
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