Mis en place depuis plus de 10 ans en France comme alternative à la ligature des trompes, les implants de contraception définitive Essure font à présent l'objet d'une action en justice à l'encontre des laboratoires Bayer, les fabricants actuels. Ce procédé, sous surveillance renforcée de la part de l'ANSM, est soupçonné de causer divers troubles neurologiques, musculaires, hémorragiques, ou ORL (douleurs au dos, à la nuque, paralysie temporaire ou permanente, épisode de surdité…), selon l'avocat des patientes.
C'est Maître Charles Joseph-Oudin qui représente les plaignantes. « Nous lançons deux procédures judiciaires d'indemnisation au civil afin de faire nommer des experts pour se prononcer sur les pathologies énoncées et le dispositif », a-t-il déclaré vendredi.
Une des hypothèses aux troubles évoqués serait l'allergie au nickel, un des composés d'Essure. L'avocat parle également des problèmes de perforations ou de mauvaises poses du produit.
Mise au point en 1998 aux États-Unis par la société Conceptus Inc, qui a été rachetée par Bayer en 2013, la contraception irréversible Essure est une méthode de stérilisation qui consiste à introduire des micro-implants (ou stents occlusifs) dans les trompes de Fallope. Cette intervention va déclencher une réaction inflammatoire locale qui va permettre de les obstruer. La pose ne nécessite généralement pas d'anesthésie générale. Ainsi, environ 1 million d'unités du dispositif médical Essure ont été vendues dans le monde et 240 000 en France depuis 2001, d'après le laboratoire.
Une association de patiente demande la suspension du produit
Parmi les plaignantes, Marielle Klein, fondatrice de l'association Resist (Réseau d’Entraide, Soutien, d’Informations sur la Stérilisation Tubaire). La pétition qu'elle a lancé contre Essure approche les 60 000 signatures. En outre, l'association demande la suspension du procédé dans l'attente que des études soient réalisées en France (par l'ANSM) et à l'étranger (par l'autorité sanitaire américaine) et que les résultats soient rendus publiques.
Si les effets secondaires concernant ces implants sont en hausse d'après l'agence du médicament, celle-ci ne dispose à ce stade d'aucun élément qui remettrait en cause le rapport bénéfice/risques. Selon ces investigations de 2015, « les complications signalées relevaient de la pratique de pose et non du dispositif en lui-même ». Or, l'intervention est actuellement réservée à certains établissements. De son côté, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) se montre aussi vigilant et a demandé à ces membres de remonter les effets indésirables rencontrés afin qu'il puisse en mesurer la fréquence.
Avec AFP
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