Faudra-t-il un jour supplémenter les futurs papas en folates, comme on le fait pour les femmes enceintes ? Une étude publiée mardi par dans la revue scientifique britannique Nature Communications suggère en tout cas qu’avoir une alimentation équilibrée, et notamment des apports suffisants en vitamines B9, avant de concevoir un enfant pourrait être aussi important chez le futur père que chez la future mère pour prévenir certaines anomalies congénitales dans leur descendance.
Des chercheurs de l'Université McGill à Montréal ont comparé les progénitures de souris mâles soumises à un régime alimentaire riche en folates avec celles de souris mâles n'ayant ingéré que très peu de folates avant la conception. "Nous avons été très surpris d'observer une augmentation de près de 30% des anomalies congénitales chez les portées dont le père avait des taux réduits de folates", explique Romain Lambrot, l'un des auteurs de l'étude, qui précise qu'il s'agissait de "malformations squelettiques très sévères" au niveau du crâne et de la colonne vertébrale.
Chez l'être humain, un lien a déjà été établi entre un déficit en folates chez la femme en tout début de grossesse et des anomalies très graves, comme celles de la fermeture du tube neural (AFTN), souvent mortelles in utero ou à la naissance, et qui concernent environ une grossesse sur 1.000 en France. Mais pour le père cela restait à établir. Ce ne sont pour l’heure que des résultats obtenus sur des souris. Et les auteurs de l’étude estiment qu’ils devront désormais être reproduits dans une clinique de fertilité (aide médicale à la procréation), afin de déterminer "les liens qui peuvent exister chez les hommes" entre le régime alimentaire et la santé de leurs enfants.
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