L'interruption des soins de Vincent Lambert, annoncée par son médecin, a débuté ce lundi 20 mai au matin : cette décision médicale a provoqué la colère de ses parents, qui espèrent encore que de nouveaux recours judiciaires stoppent « cette folie ».
C'est dans un mail adressé à la famille que le Dr Vincent Sanchez, chef du service de soins palliatifs de l'hôpital Sébastopol de Reims, lui a fait part de « l'arrêt des traitements » et de « la sédation profonde et continue » de Vincent Lambert, 42 ans, tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix ans. De sources médicales, le décès, dans ces conditions, interviendrait d'ici quelques jours à une semaine.
Procédure de la sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès
La sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès (SPCMD) devrait se dérouler en suivant les étapes décrites dans un document publié en 2018 par la Haute Autorité de Santé (HAS).
Ce document détaille différentes situations, comme celle du patient conscient, et au contraire de celui qui ne peut exprimer sa volonté, etc. Des informations pratiques sont aussi apportées sur le rôle des professionnels impliqués en Ehpad, comme au domicile du patient.
Avant d’engager cette sédation profonde et continue, le prérequis est de s’assurer qu’elle correspond bien au cadre légal (loi Léonetti-Claeys de février 2016). Sont aussi définis dans ce document de la HAS, les obligations organisationnelles, et le cadre de la décision collégiale.
Pour la SPCMD, même si aucun médicament n’a d’AMM dans l’indication de « sédation », le médicament le plus utilisé est le midazolam précise la HAS. Il est uniquement disponible en milieu hospitalier. Médecin et infirmier évaluent et suivent l'endormissement progressif du patient.
Arrêt des soins et de l'hydratation
En plus des soins, la nutrition et l'hydratation sont également arrêtés. La poursuite de l'hydratation peut avoir des effets d'inconfort pour le patient (œdème, épanchements...). Il est important d’expliquer à l’entourage que les besoins d’hydratation sont moindres en fin de vie, indique la HAS. Si elle est maintenue, elle le sera à raison de 250 ml/24 heures chez l'adulte.
À côté de cela, « seuls les traitements participant au maintien du confort du patient sont poursuivis », indique la HAS, comme les antalgiques. Ainsi, des soins de bouche dans le but d'éviter la sensation de soif sont prodigués.
Père de la loi de 2016 régissant la fin de vie, Jean Leonetti, également premier vice-président LR, estime au contraire que l'arrêt des soins de Vincent Lambert s'inscrit bien « dans le cadre de la loi ». Même si le patient n'a pas laissé de directives anticipées, son épouse et son neveu affirment que cet ancien infirmier avait pris position contre tout acharnement thérapeutique.
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