On estime que 5 à 10 % des HTA sont provoquées ou aggravées par des médicaments, avec des mécanismes divers, interactions avec le SNA (sympathicomimétiques), le rein ou l’angiogenèse. La fréquence du problème a amené la Société française de l’HTA à éditer une fiche reprenant les diverses substances incriminées*.
Les plus classiques sont les AINS et les corticostéroïdes. On ne pense pas assez souvent à l’effet hypertenseur, en particulier chez les personnes âgés, lié aux antidépresseurs type IMAO, aux ISRS, IRSN ou aux antidépresseurs tricycliques. Des neuroleptiques peuvent être en cause comme la clozapine, la réserpine ou la tétrabénazine. Les anti-angiogéniques, prescrits en oncologie et en ophtalmologie, induisent généralement une HTA rapidement après le début du traitement, mais réversible à son arrêt.
Enquête minutieuse « Il faut se méfier des traitements en vente libre pour les infections des voies aériennes, comme les décongestionnants de la muqueuse nasale ou certains antitussifs, que le patient ne pense pas à mentionner », insiste le Pr Athul Pathak (Unité d’hypertension artérielle, clinique Pasteur, Toulouse). Dans le même ordre d’idée, il faut s’enquérir auprès des adeptes des médecines « douces » de la prise de millepertuis, de Gingko biloba ou de préparations à base de réglisse, par exemple. De nombreuses autres molécules fréquemment prescrites peuvent être incriminées, comme les traitements hormonaux, les antimigraineux, le salbutamol, la théophylline, les immunosuppresseurs.
Chez les sujets les plus jeunes, il faut rechercher devant une HTA l’abus d’alcool, de nicotine, de caféine, mais aussi la consommation de boissons énergisantes ou de drogues comme la cocaïne, l’extasy, les amphétamines.
*« HTA d'origine médicamenteuse ou toxique », Fiche technique de la Société française d'hypertension artérielle, déc. 2015.
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