L’Ansm s’alarme de la hausse depuis 2014 des intoxications accidentelles au cannabis chez les enfants, notamment ceux âgés de moins de 2 ans. Ces intoxications survienant le plus souvent dans un cadre familial ou au sein de l’entourage proche. Ce phénomène a été mis en évidence par de nombreux médecins, notamment urgentistes, qui ont signalé des cas parfois graves d’intoxications.
Deux sources d’information ont été interrogées. Les notifications reçues par les Centres d’addictovigilance font état de 140 notifications entre 2010 et 2014. Parmi elles, 120 ont débouché sur des hospitalisations de 24 heures ou plus, avec 9 cas graves, correspondant à des situations ayant mis en jeu le pronostic vital et entraîné une admission en réanimation pédiatrique ou en soins continus. L’évolution de ces cas a été favorable et à ce jour aucun décès n’a été rapporté. Les manifestations cliniques décrites ont été des troubles cardiaques, ventilatoires et neurologiques.
Les données de la base nationale du PMSI ont également montré une augmentation du nombre d’hospitalisations en relation avec le cannabis chez les enfants de moins de 10 ans, majoritairement chez les moins de 2 ans, avec 615 cas, survenus principalement en 2013 (151 cas) et 2014 (247 cas). L’agence observe une forte disparité régionale, les zones les plus touchées étant l’Ile-de-France et celles du sud (PACA, Rhône-Alpes).
Cette hausse des intoxications pédiatriques se produit en parallèle de l’augmentation de la consommation de cannabis dans la population générale et sans doute également de celle des teneurs en tétrahydrocannabinol (THC) du cannabis qui sont de plus en plus élevées. Les moyennes des teneurs en THC ont ainsi été multipliées par 3 environ depuis 15 ans pour atteindre, en 2013, 17,4 % dans la résine et 12,6 % dans l’herbe.
En cas d’ingestion ou de suspicion d’ingestion de cannabis, les structures d’urgences (Samu Centres 15) doivent être immédiatement prévenues. Les principaux symptômes sont une somnolence avec des phases d’agitation, des vomissements, des tremblements, des convulsions, une détresse respiratoire, voire un coma. L’ANSM invite les professionnels de santé, devant des troubles neurologiques ou respiratoires inexpliqués chez un enfant ou un nourrisson, à faire effectuer une analyse toxicologique pour rechercher la présence de cannabis. Et rappelle qu’en vertu de l’article L3421-1 du Code la santé publique... la consommation de cannabis est interdite en France !
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation