« Le diabète va bien, les diabétiques un peu moins. » A l'occasion de la journée mondiale du diabète du 14 novembre, Gérard Raymond, président de la Fédération française des diabétiques (FFD), a dressé un tableau en demi-teinte de la prise en charge des diabétiques. Aujourd’hui en France, 3,7 millions de personnes sont traitées pour un DT1 ou un DT2, pour un coût total de 19 milliards d’euros. Avec encore en 2016, 8 400 hospitalisations pour amputations, presque 20 000 pour AVC, un peu plus de 8 000 pour infarctus, 4 400 pour mises sous dialyse, etc. Pourtant, un diabétique de type 2 bien traité « a la même espérance de vie que la population générale », assure Gérard Raymond. En termes de vécu de la maladie, seul un diabétique sur deux déclare assez bien vivre avec son diabète et un quart estime avoir été victime d’une discrimination liée à sa pathologie au cours de sa carrière.
Face à ce constat, l'association de patients émet 15 propositions pour « une médecine fondée sur l’humanisme ». L’idée est de favoriser l’émergence d’un système de soins et d’un environnement plus respectueux des personnes.
Vers un statut de travailleur dédié ?
Issues des états généraux lancés par la FFD l’an dernier, les 15 propositions balaient un vaste champ allant de la prévention du diabète en population générale à la promotion des téléconsultations et du télésuivi pour faciliter le quotidien des patients, en passant par la révision des textes législatifs sur l’emploi des diabétiques. À ce titre, la FFD plaide pour la création d’un statut professionnel spécifique, plus léger et plus adapté que celui de travailleur handicapé dont les diabétiques peuvent actuellement bénéficier. Ce statut intermédiaire permettrait aux malades de pouvoir travailler « normalement » tout en bénéficiant d’autorisations d’absence rémunérée pour leurs soins ou leur suivi.
D'ores et déjà, la FFD se félicite d’une autre victoire obtenue après de longues années de discussions avec les autorités. Désormais, les diabétiques candidats au permis de conduire n’auront plus besoin de l’aval d’un médecin agréé par la préfecture. Et seul l’avis du médecin traitant ou du diabétologue sur sa capacité à gérer ses hypoglycémies entrera en ligne de compte. « C’est une révolution emblématique », se félicite Gérard Raymond.
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