Alzheimer, déjà des recos pour cadrer l’utilisation de futurs anticorps anti-amyloïdes

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Publié le 16/05/2024
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Alors que dans les prochains mois, de premiers anticorps anti-amyloïdes pourraient recevoir une AMM européenne et arriver en pratique clinique courante, la Fédération des centres mémoire (FCM) anticipe avec des recommandations d’utilisation préliminaires présentées lors du congrès.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Pour élaborer ses préconisations, le groupe de travail de la FCM s’est basé sur les résultats des essais cliniques, mais aussi sur les connaissances de quelques cliniciens ayant participé à ces études, ainsi que sur l’expérience américaine – le lécanémab ayant obtenu une approbation de la FDA en 2023 et déjà fait l’objet de quelques prescriptions.

Première recommandation : la plupart des médecins n’ayant jamais été confrontés à ces médicaments, leur prescription devra se faire de façon collégiale dans le cadre de RCP, notamment au sein de consultations mémoires ou CMRR. De plus, ces anticorps devant être administrés en perfusion toutes les deux semaines, un plateau technique suffisant apparaît nécessaire. Et une base de données de surveillance est requise.

Concernant les indications, la FCM rappelle que ces anticorps ne sont indiqués à priori que pour les patients étant encore à un stade débutant de la maladie. Un bilan biologique préalable mettant en évidence des marqueurs amyloïde et Tau, voire un PET scan permettant de visualiser des plaques amyloïdes, pourraient se justifier.

Les essais cliniques ayant mis en évidence des effets indésirables fréquents et parfois sévères appelés Aria (Amyloid-Related Imaging Abnormalities) – avec des œdèmes localisés liés à la détersion des plaques amyloïdes (Aria-E), des réactions de la microglie ou des accidents hémorragiques localisés (Aria-H) associés à un risque de céphalées, nausées, vertiges et chutes –, certaines précautions pourraient être requises : non recommandation en cas de traitement anticoagulant ou thrombo-lytique, détermination du statut APO-E (associé à un risque accru d’Aria) avant toute initiation de traitement, suivi par IRM dès la deuxième perfusion, arrêt de l’anticorps en cas de macro-hémorragie ou de plus de deux épisodes d’Aria, etc.

D’après la session « Les actualités dans la prise en charge thérapeutique de la maladie d'Alzheimer légère »


Source : Le Quotidien du Médecin