Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a lancé mercredi une campagne en faveur du dépistage du cancer du sein car il s'inquiète de la baisse du nombre de femmes qui s'y soumettent. "Le dépistage organisé a baissé de façon historique ces derniers mois", a déploré mercredi son président, le professeur Israël Nisand (photo) mercredi, faisant reférénce à des données du Bas Rhin. "Il y a une ambiance qui pousse à la méfiance et touche aussi les vaccins. C'est le domaine du doute", a-t-il poursuivi. "Nous voulons dire: 'Il y a peut-être des gens qui doutent, mais nous, on ne doute pas'".
"Nous constatons des situations de plus en plus graves, qui n'existaient plus", a ajouté le professeur Nisand. Selon le CNGOF, les spécialistes voient en effet arriver des patientes porteuses de tumeurs à un stade plus avancé qu'auparavant. "Le diagnostic du cancer du sein à un stade précoce reste vital", abonde le Dr Marc Espié, responsable du centre des maladies du sein de l'hôpital Saint-Louis à Paris.
De fait, après avoir fortement progressé les premières années, le dépistage organisé du cancer du sein proposé aux femmes de 50 à 74 ans depuis 2004 marque le pas. Son taux dépassait à peine les 52% en 2014. Même en y ajoutant le dépistage individuel, qui représente 10 à 15% des femmes de 50 à 74 ans, l'addition des deux reste en-deçà de l'objectif européen fixé à 70%.
Le nombre de décès que le dépistage permet d'éviter est sujet à controverses. Selon le CNGOF, il se monte à environ 20%. Mais certains estiment que la politique de dépistage entraîne aussi un risque de surdiagnostic. Marisol Touraine, avait annoncé en avril des mesures pour relancer un dépistage personnalisé dont des propositions de consultations aux femmes de 25 et 50 ans s'appuyant sur des données individuelles, d'antécédents familiaux et personnels. Un chantier dont son successeur, Agnès Buzyn, aura sans doute à organiser la mise en oeuvre.
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