La notion de Toxiscore a émergé lors des états généraux de la prévention des cancers de la Ligne nationale contre le cancer, partant du constant que près de 40 % des cancers sont évitables. « Il s’agissait d’une proposition pour changer les comportements, en fournissant au public des informations compréhensibles sur le caractère cancérigène d’un produit », explique Sylvie Bortoli, de l’équipe Metatox, Inserm UMR 1 124. Si elle y est favorable, elle souligne que la question de la faisabilité d’un tel score en soulève beaucoup d’autres. Il existe de nombreux contaminants, de nature très diverse, dont l’identification et la quantification sont complexes, avec un effet mélange. S'agissant des produits alimentaires bruts, la plupart du temps les contaminants ne sont pas dosés. Et les modes de production, de type bio, diffèrent d'un pays à l'autre. Il faut aussi évaluer le degré de transformation (génératrice de produits néoformés), les additifs délibérément ajoutés ou les polluants générés par l'emballage ou encore le mode de cuisson.
« Nous réfléchissons aussi à l’intégration du Nutriscore, Novascore [degré de transformation des aliments] et d’un Toxiscore, dans un score plus synthétique, un NutriNovaToxiscore, avance Sylvie Bortoli. Il ne faudra pas espérer une adhésion spontanée des industriels, mais la réglementation pourra les y inciter. »
La composante toxicologique pourrait être mieux prise en compte dans la nutrition-diététique. Ainsi, le Pr Patrick Fénichel (CHU de Nice) préconise de remettre en cause la chirurgie bariatrique préconceptionnelle, en raison du relargage massif de polluants organiques persistants (Pops) provoqué par la perte de poids.