L’EMBOLISATION par technique mini-invasive d’un fibrome utérin améliore les problèmes de dysfonctionnements urinaires liés à la compression par la tumeur, tels que la pollakiurie, la dysurie ou l’incontinence urinaire de stress. James Spies et coll. (Washington), ont présenté une étude prospective chez 46 femmes (âge moyen de 44 ans). Elles étaient porteuses de fibromes symptomatiques, traités par cette méthode. Elles ont montré à 3 mois une amélioration de leurs symptômes urinaires et une réduction des visites aux toilettes de nuit comme de jour. Cette amélioration est confirmée par une IRM du pelvis et observée quelle que soit la taille initiale de la tumeur, son emplacement ou le degré de compression de la vessie.
« Les femmes chez qui un fibrome utérin est diagnostiqué doivent être informées de l’option thérapeutique représentée par l’embolisation, qui peut être préférable à l’hystérectomie ou à la myomectomie chirurgicales. » L’embolisation consiste à obstruer des vaisseaux nourriciers de petit calibre de manière à faire involuer la tumeur. Le radiologue interventionnel s’aide de l’imagerie pour guider un fin cathéter, qui libère des particules de la taille d’un grain de sable qui vont obstruer l’artériole.
Les hémorragies du post-partum.
L’embolisation artérielle pelvienne peut être aussi utile pour contrôler les hémorragies du post-partum. Ji Hoon Shin (Séoul, Corée du Sud) présentent une étude chez 225 patientes, avec des résultats positifs pour 86 % d’entre elles. Le taux de succès final (contrôle de l’hémorragie) monte à 89 % si la procédure a été répétée et à 97,8 % s’il a fallu éventuellement compléter par une chirurgie. L’hémorragie du post partum survient quand l’utérus ne parvient pas à se contracter suffisamment. L’hystérectomie est le traitement classique, en cas d’échec du traitement médical conservateur, impliquant évidemment la perte de la fertilité.
Le praticien monte une sonde à partir du creux de l’aine et par guidage en temps réel par imagerie, il place la sonde dans les artères nourricières de l’utérus. Les auteurs notent que la procédure présente les avantages d’être peu onéreuse et de pouvoir être réitérée. Mais que son impact sur la fertilité doit être évalué.
La prostate.
Pour aborder l’hypertrophie bénigne de la prostate, l’embolisation d’artères qui alimente cet organe donne des résultats cliniques comparables à la résection transurétrale de la prostate, considérée comme le traitement standard. L’embolisation de l’artère prostatique n’a pas les inconvénients de cette pratique (troubles de la fonction sexuelle, incontinence urinaire, éjaculation rétrograde, hématurie).
« L’EAP (embolisation de l’artère prostatique) est à même de devenir une option thérapeutique du futur de l’HBP », note Joao Martins Pisco (Lisbonne). Cette technique est réalisée sous anesthésie locale. Certains résultats urodynamiques, tels que le flux urinaire, ne s’améliorent pas aussi bien qu’avec la résection transurétrale. Toutefois, cette dernière ne peut être réalisée que sur des prostates de volume inférieur à 60 cm3, alors qu’il n’y a pas de limite de taille pour le traitement par embolisation, les meilleurs résultats étant enregistrés sur des prostates de volume supérieur à 60 cm3 et à la symptomatologie sévère.
La dissémination d’un cancer du sein.
La radiologie interventionnelle est bien placée pour proposer une stratégie pour retarder la dissémination d’un cancer du sein. Jeff Geschwind et coll. (Baltimore) ont testé le concept combinant deux stratégies innovantes : d’une part, le blocage d’une enzyme impliquée dans le métabolisme énergétique cellulaire et nécessaire à la croissance de la cellule cancéreuse et, d’autre part, la perfusion directement dans la tumeur, par une technique d’imagerie guidée mini-invasive, d’une molécule efficace permettant une exposition minimale des tissus sains.
Ils montrent chez l’animal qu’une sonde guidée par échographie permet de délivrer directement un médicament nommé 3-BrPA (3-bromopyruvate), qui inhibe une enzyme de la voie de la glycolyse et réduit significativement la croissance tumorale et la diffusion cellulaire. D’autres études animales vont être menées pour compléter cette première approche et vérifier qu’il n’y a pas d’effet toxique sur les tissus normaux.
Enfin, il existe une controverse actuelle sur le risque de cancer attribuable ou non à l’imagerie médicale, qu’il convient de résoudre, pour ne pas diminuer les mérites d’examens susceptibles de sauver des vies, comme la mammographie ou le scanner. Les radiologues interventionnels l’ont abordé en recherchant des moyens de protection. Ils suggèrent qu’une gélule d’antioxydants avalée avant un examen par radiations ionisantes permet de minimiser les dommages cellulaires dus à ces dernières. Une réduction de 50 % des dommages de l’ADN (observés sur un prélèvement sanguin) est rapportée par Kieran Murphy (Toronto) et coll. si les patients ont pris préalablement à un scanner une association d’antioxydants, qui réduisent la production de radicaux libres induite par l’irradiation.
* Society of Interventional Radiology’s 36 th Annual Scientific Meeting , Chicago.
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