Le Sénat a rejeté jeudi une proposition de loi écologiste destinée à autoriser l’usage et la vente « contrôlés » de cannabis, la première de ce type présentée en France.
Les sénateurs ont voté contre les trois articles composant la proposition de loi, qui n’avait dès lors plus lieu d’être. « Il semble que notre Haute Assemblée ne soit pas encore prête à accepter la légalisation du cannabis mais le débat est lancé, a déclaré l’auteure de la proposition, Esther Benbassa. Je suis certaine que dans quelques années, nous suivrons l’exemple des pays qui l’ont légalisé. »
Son texte proposait que la vente de cannabis, à des fins non thérapeutiques, soit contrôlée par l’État, en passant par l’intermédiaire de débitants comme c’est le cas pour le tabac, et en interdisant la publicité et la vente aux mineurs. Il portait sur la vente au détail et l’usage de plantes de cannabis ou de produits du cannabis dont les caractéristiques auraient été définies par décret en Conseil d’État et dont la teneur en tétrahydrocannabinol n’aurait pas excédé un taux fixé par arrêté du ministre de la santé.
Des solutions potentiellement contre-productives
La sénatrice écologiste avait justifié sa proposition de loi d’une légalisation contrôlée par l’État. « C’est précisément, entre autres motifs, la conviction que le cannabis n’est assurément pas un produit anodin, la conscience claire du fait qu’il contient des substances psychotropes potentiellement dangereuses pour la santé, notamment celle des plus jeunes, dont le cerveau est encore en formation, qui m’ont décidée à m’atteler à la rédaction de ce texte », avait-elle affirmé.
« Les solutions proposées sont possiblement contre-productives, leur avait répondu la secrétaire d’État chargée des Droits des femmes Pascale Boistard. Ne prenons pas le risque qu’une libéralisation entraîne une hausse de la consommation. »
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