« Compte tenu des enjeux posés en matière de citoyenneté, d’égalité femmes-hommes et de santé, il est de la responsabilité des pouvoirs publics de répondre à tou(te)s les jeunes par des informations objectives, sans jugement ni stéréotype, et, lorsqu’elles ou ils en expriment le besoin, de leur apporter l’accompagnement nécessaire. »
Ainsi le Haut Conseil à l'égalité introduit-il son rapport relatif à l’Education à la sexualité remis ce mercredi 15 juin aux ministres de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, et des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol. Un document attendu pour « répondre aux attentes des jeunes, construire une société d’égalité femmes-hommes ».
Encore beaucoup d'idées reçues et d'inégalités
Depuis les années 2000, les chiffres sur l’entrée des jeunes dans la vie amoureuse et sexuelle sont stables, indique le rapport. Le premier baiser survient en moyenne à 14 ans tandis qu’à 17 ans, la moitié des adolescents – filles comme garçons – a déjà eu un rapport sexuel.
Si des progrès ont été faits en matière d’accès à la contraception et d’usage du préservatif lors des premiers rapports, les choses évoluent peu en matière de stéréotypes sexistes, notamment sur les questions liées à la sexualité qui continue d’être « un domaine empreint d’inégalités et d’idées reçues » est-il souligné. En matière de violences sexistes : 7,5 % des filles déclarent avoir été victimes, à l’école, de voyeurisme, de caresses ou de baisers forcés et une jeune femme sur dix de moins de 20 ans déclare avoir été agressée sexuellement au cours de sa vie.
Une collégienne sur 5 victime de cyberviolence
Ces violences trouvent écho sur les réseaux sociaux : 1 collégienne sur 5 a été victime de cyberviolence. En Ile-de-France, une lycéenne sur quatre déclare avoir été victime d’humiliations et de harcèlement en ligne, notamment concernant son apparence physique ou son comportement sexuel ou amoureux.
Face à ces constats, le Haut Conseil à l’Egalité pointe une éducation à la sexualité qui reste parcellaire et inégale selon les territoires, en dépit de l’obligation annuelle de 3 séances du CP à la Terminale prévue par la loi du 4 juillet 2001 et « encore trop souvent restreinte à des questions d’ordre anatomique et biologique ».
Les jeunes, et en particulier les filles, méconnaissent leur corps, et le plaisir féminin reste tabou : 84 % des filles de 13 ans ne savent pas comment représenter leur sexe alors qu’elles sont 53 % à savoir représenter le sexe masculin, et une fille de 15 ans sur quatre ne sait pas qu’elle a un clitoris.
Un plan d'action avec 4 priorités
Par conséquent, « les enjeux d’égalité posés par l’éducation à la sexualité sont nombreux », estiment les auteurs, mentionnant notamment l'accès à l’IVG et à la contraception, la prévention des grossesses à l’adolescence, la prise en compte du désir et du plaisir des jeunes femmes, les inégalités et violences sexistes, la question du consentement, l'instrumentalisation des codes culturels et religieux justifiant l’inégalité filles-garçons et l'intolérance vis-à-vis de l’homosexualité.
Face à ces constats, le HCE préconise un plan d’actions interministériel en faveur de l’éducation à la sexualité articulé autour de 30 recommandations et 4 grandes priorités. Soit : mieux connaître et reconnaître la sexualité des jeunes ; renforcer de manière ambitieuse la politique interministérielle d’éducation à la sexualité ; organiser, financer, évaluer et renforcer la visibilité de l’action de l’Education nationale en matière d’éducation à la sexualité et responsabiliser les autres espaces clés de socialisation des jeunes hors école pour prendre en compte leur parcours de vie.
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