L’histomorphométrie avec le ranélate de strontium
Une avancée dans la démonstration de l’efficacité des traitements dans l’ostéoporose concerne le développement d’études histomorphométriques. Le ranélate de strontium a fait l’objet d’une étude présentée au congrès ECCEO. Ce travail multicentrique, qui a porté sur 268 patients, a comparé les effets sur l’ostéoformation du ranélate de strontium (n = 179) à celui d’un bisphosphonate (n = 89), cela en comparant les biopsies osseuses effectuées à l’inclusion et à six et douze mois de traitement. Le critère principal concernait les surfaces de minéralisation ; les taux de formation osseuse et d’apposition minérale étaient également mesurés. Tous ces items ont été significativement plus élevés sous ranélate de strontium. Ces résultats confirmaient la supériorité du ranélate de strontium sur l’ostéoformation, dès le sixième mois, ce phénomène s’amplifiant entre six mois et un an.
Dans un autre domaine, signalons que le ranélate de strontium fait partie des pistes de recherche dans la gonarthrose.
L’analyse de la microarchitecture osseuse
La densitométrie osseuse ne permet pas d’évaluer la microarchitecture osseuse. Un débat parrainé par Daiichi Sankyo France a permis de faire le point sur les méthodes permettant d’apprécier la qualité osseuse. La biopsie figure en premier lieu, mais c’est un examen invasif et peu reproductible. Le TBS, qui peut être couplé à l’absorptiométrie, est en cours d’évaluation. L’analyse fractale de la texture anisotrope de radiographies de l’os trabéculaire est également à l’étude. Le scanner haute résolution avec posttraitement livre un aspect semi-quantitatif de la structure de l’os. Les systèmes dédiés HRpQCT ou scanner appendiculaire haute résolution donnent des résultats intéressants au niveau de la palette radiale et du tibia. La micro-IRM offre la possibilité d’une reconstruction surfacique et des mesures dynamiques.
L’association vitamine D-bisphosphonate dans l’ostéoporose
FOCUS D, étude ouverte randomisée sur 515 femmes ménopausées ostéoporotiques carencées en vitamine D, a comparé l’effet sur les taux sériques de vitamine D d’un traitement hebdomadaire par l’association fixe alendronate-vitamine D (Fosavance) à un traitement usuel incluant une supplémentation vitamino-calcique. À six et douze mois, le pourcentage de carence en vitamine D après traitement (critère principal) était plus faible dans le groupe association alendronate-vitamine D (respectivement 7,8 % et 11,3 %) que dans le groupe traitement usuel (31,2 % et 36,9 %). Quant au critère secondaire (densité minérale osseuse), l’association fixe se traduit par une augmentation de la DMO au rachis significativement supérieure. À noter que, dans le groupe traitement usuel, la moitié des patientes ont reçu en moyenne moins de 200 UI/j de vitamine D et que près d’un quart seulement ont reçu la dose quotidienne optimale.
Flector Tissugel Héparine dans les entorses
Indiqué dans le traitement local symptomatique des entorses de la cheville avec œdème, Flector Tissugel Héparine (dernier-né de la gamme Flector des Laboratoires Genévrier) associe le diclofénac et l’héparine sodique ; il peut ainsi agir sur l’inflammation et l’œdème. Comme l’a montré une étude clinique auprès de 430 patients souffrant d’une entorse de la cheville, cette complémentarité d’action apporte une solution innovante. Flector Tissugel Héparine est un emplâtre, présenté par boîte de trois emplâtres, conditionnement adapté à la durée du traitement : un emplâtre par jour pendant trois jours. Disponible en pharmacie, Flector Tissugel Héparine n’est pas soumis à prescription médicale.
PR : PRESERVE avec l’association étanercept-méthotrexate
L’étude PRESERVE dans la polyarthrite rhumatoïde (PR) a porté sur des patients en échec du traitement classique et qui ont reçu l’association étanercept-méthotrexate. Les résultats préliminaires portent sur 36 semaines. Pendant cette période, les patients qui avaient une PR modérément active ont reçu des doses stables de méthotrexate associées à 50 mg d’étanercept (Enbrel) une fois par semaine. Il a été observé que 67 % des patients du groupe ayant reçu Enbrel étaient en rémission clinique pour le critère DAS 28. Le nombre d’articulations gonflées et douloureuses a diminué. Quant à la qualité de vie, 57 % avaient une fonction normale dans les activités de la vie quotidienne (marcher, s’habiller, faire sa toilette).
L’arrivée de RoActemra dans l’arthrite juvénile idiopathique
Anti-IL6 développé par Roche et Chugai, RoActemra (tocilizumab), lauréat du prix Galien 2010, a obtenu une AMM dans l’arthrite juvénile idiopathique systémique de l’enfant. Cette extension d’indication s’appuie sur les résultats de l’étude de phase III TENDER, conduite contre placebo auprès de 112 enfants dans 43 centres dans 17 pays. Cette étude a montré que 85 des enfants recevant RoActemra présentaient une amélioration de 30 % (ACR pédiatrique 30) des signes et des symptômes de la maladie et une absence de fièvre au bout de trois mois contre 24 % des enfants recevant un placebo. Le nombre d’enfants présentant une réponse ACR pédiatrique 70 à la semaine 12 était également plus important (71 % sous RoActemra et 8 % sous placebo). Quant aux effets secondaires, il s’agit d’infections des voies aériennes, de céphalées et de diarrhée.
Cimzia dans la PR
L’arrivée de Cimzia (certolizumab pegol, UCB) a fait son entrée dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde. Le rapport bénéfice/risque de cet anti-TNF alpha, a été démontré par les essais Rapid 1 et 2, en monothérapie ou en association avec le méthotrexate, sur les critères cliniques, la réduction du handicap fonctionnel et la qualité de vie. Le bénéfice a été confirmé par l’étude Realistic en cas d’échec d’un ou de deux autres anti-TNF. Cimzia va connaître de nouveaux développements dans la PR. C’est le cas avec l’étude ECLAIR qui va porter sur la morbi-mortalité, le handicap, la qualité de vie, tout en relevant les effets indésirables. C’est aussi le cas d’une étude multicentrique mondiale qui va comparer Cimzia à Humira. Par ailleurs, de nouvelles indications du certolizumab pegol sont à l’étude, notamment dans la spondylarthrite et le rhumatisme psoriasique. En revanche, les exigences de l’EMA ont conduit UCB à renoncer à un développement dans la maladie de Crohn, alors que ce produit a acquis cette indication aux États-Unis et en Suisse.
Colchicine : un rappel de l’AFSSAPS
Après la survenue d’effets indésirables graves, notamment en raison d’interactions, l’AFSSAPS a rappelé aux prescripteurs les règles de prescription des produits à base de colchicine.
1) Pas d’association avec des antibiotiques de la classe des macrolides ou avec la pristinamycine. D’autres associations sont déconseillées (ciclosporine, vérapamil, inhibiteurs des protéases) ou nécessitent des précautions d’emploi (AVC, inhibiteurs de l’HMG-CoA réductase).
2) Respecter les contre-indications (insuffisance rénale sévère, insuffisance hépatique sévère) et les adaptations posologiques : chez les patients âgés et/ou avec une insuffisance rénale ou hépatique, diminuer les posologies les premiers jours de traitement. Surveiller NFS, plaquettes et fonction rénale.
3) Respecter les indications des RCP.
4) Être attentif aux premiers signes de surdosage (nausées, vomissements, diarrhée profuse). Au long cours, ne pas dépasser 1 mg/j.
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