RÉALISÉE par Stanescu et coll. dans trois populations indépendantes de patients atteints de GEM idiopathique (75 Français, 146 Néerlandais, 335 Britanniques), cette étude a évalué environ 243 000 variants SNP, par comparaison avec 2 338 sujets témoins de même origine.
Une analyse combinant les données provenant de 556 patients (398 hommes) identifie les plus fortes associations de la maladie avec l’allèle HLA-DQA1 (HLA-DQ alpha chain 1), sur le chromosome 6p21, et l’allèle PLA2R1, sur le chromosome 2q24.
Les risques portés par ces deux allèles sont remarquablement similaires dans les trois cohortes. Les risques relatifs (RR) pour le variant HLA-DQA1 sont de 4,48, 3,76, et 5,33 pour les populations française, néérlandaise et britannique, respectivement, tandis que les RR pour le variant du PLA2R1 sont de 1,87, 2,27 et 2,10.
Le RR de GEM idiopathique augmente considérablement avec le nombre d’allèles à risque, atteignant presque 80 chez les personnes homozygotes pour les deux allèles à risque.
« Le risque de GEM idiopathique apparaît plus élevé avec l’allèle HLA-DQA1 qu’avec l’allèle PLA2R1, ce qui laisse supposer que l’allèle HLA-DQA1 pourrait faciliter le développement d’autoanticorps ciblant non seulement PLA2R1, mais aussi d’autres antigènes », estiment les chercheurs.
« Ces résultats n’établissent pas une causalité, mais ils suggèrent fortement qu’une interaction entre des variants génétiques des protéines du système immunitaire et des composants glomérulaires a un rôle clef dans le développement de la GEM idiopathique. Ils mettent en évidence un facteur déclenchant ou gâchette (le système immunitaire), une balle (autoanticorps anti-PLA2R1) et une cible (antigène glomérulaire). Toutefois, le lien causal entre la présence de l’allèle à risque HLA-DQA1 et les auto-anticorps anti-PLA2R1 reste à élucider. »
Comme le note le Dr Marten Segelmark (université Lund, Suède) dans un éditorial, la GEM a une incidence annuelle de 1 cas pour 100 000 personnes, ce qui représente, pour une personne vivant en Occident et d’espérance de vie moyenne, un risque de 1 pour 1 000 de développer cette maladie au cours de sa vie. Le risque de 80 pour 1 000, pour une personne homozygote pour les deux allèles, se situe « à un niveau où le dépistage est envisageable, ainsi que la mise en place de mesures préventives dans l’éventualité où des interventions efficaces deviennent accessibles », estime-t-il.
« Nous avons identifié deux gènes de prédisposition à la maladie : un gène de réponse immune HLA-DQA1 et le gène qui code pour l’antigène majoritaire PLA2R1 reconnu par les anticorps pathogènes, expliquait au “Quotidien?? le Pr Pierre Ronco (hôpital Tenon, Paris). Une des implications cliniques de cette découverte est la possibilité de surveiller l’évolution de la maladie au moyen du dosage des anticorps anti-PLA2R1 dans le sérum. Nous envisageons maintenant de séquencer le gène PLA2R, et de rechercher d’autres antigènes présentés par le gène de réponse immune HLA-DQ1. »
› Dr B. G
Stanescu et coll. New England Journal of Medicine, 17 février 2011.
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