EN FRANCE, le nombre de femmes ostéoporotiques est compris entre 2 et 3 millions. Le nombre de fractures dues à l’ostéoporose est évalué à 50 000 pour les fractures de hanches, 120 000 pour les fractures vertébrales, 34 000 pour les fractures du poignet et 50 000 pour les autres fractures périphériques. « Or, une fracture conduit à d’autres fractures », rappelle le Pr Jean-Marc Feron, chirurgien orthopédiste (CH Saint-Antoine, Paris). « Un nouveau modèle de prise en charge pluridisciplinaire doit être mis en place pour la patiente fracturée. » La mauvaise qualité de l’os ostéoporotique augmente le risque d’échec au niveau de l’interface os-implant avant que la consolidation de la fracture soit acquise. De plus, avec l’évolution de la maladie, la diminution de résistance osseuse se poursuit et conduit soit à de nouvelles fractures, soit à de nouvelles opérations d’une même fracture. Dans des études effectuées chez la rate ovariectomisée, le ranélate de strontium a amélioré l’intégration osseuse de l’implant en favorisant la formation osseuse et en améliorant la qualité du tissu osseux. Ces résultats sont corroborés par des données récentes montrant l’amélioration très nette de la résistance du cal suite à une fracture tibiale dans un modèle animal. Ces résultats suggèrent que le ranélate de strontium (Protelos) pourrait être utilisé après réduction chirurgicale d’une fracture pour favoriser la consolidation de l’os.
Améliorer la résistance osseuse en formant de l’os de qualité.
Des études récentes évoquées par le Pr René Rizzoli (Genève) montrent que non seulement, le ranélate de strontium préserve la minéralisation osseuse mais qu’il a aussi un effet favorable sur la macro et la microarchitecture osseuse. Le ranélate de strontium administré pendant cinq ans (étude TROPOS), améliore la structure géométrique et la résistance de la hanche mesurée par HSA (une technique basée sur la DXA) avec une augmentation significative de la surface de coupe du col fémoral et de l’épaisseur corticale. Il améliore aussi la microstructure trabéculaire et l’épaisseur corticale analysée sur des biopsies. Le scanner périphérique haute résolution a mis en évidence que les fractures vertébrales ou de hanche sont associées à une dégradation de l’architecture de l’os trabéculaire et cortical du radius et du tibia. Grâce à son action ostéoformatrice, le ranélate de strontium comparé à l’alendronate chez des femmes ostéoporotiques, augmente significativement plus l’épaisseur corticale et le volume osseux du tibia distal évalués par cette technique de pointe (1).
Une avancée thérapeutique.
Le Pr Maurice Audran (CHU Angers) a dressé le bilan des études cliniques d’efficacité réalisées avec le ranélate de strontium. Dans les études SOTI et TROPOS, le ranélate de strontium a diminué le risque de fractures ostéoporotiques quels que soient l’âge des patientes (inférieur à 70 ans, de 70 à 80 ans ou supérieur à 80 ans), la sévérité de l’atteinte ostéoporotique (ostéoporose ou ostéopénie, avec ou sans fractures prévalentes) et le site considéré : vertébral, hanche ou périphérie. L’efficacité antifracturaire du ranélate de strontium se maintient dans le temps. Elle a été démontrée versus placebo après cinq ans de traitement pour tous les types de fractures, ce qui est unique dans le domaine de l’ostéoporose. La prolongation à huit ans en ouvert des études SOTI et TROPOS (poursuite dans le groupe actif et arrêt du groupe placebo à cinq ans) chez 879 patientes, montre une incidence fracturaire vertébrale et périphérique stable à huit ans et une tolérance satisfaisante. Enfin, la comparaison des réductions de risque absolu obtenues avec les différents traitements antiostéoporotiques souligne l’efficacité antifracturaire majeure tant vertébrale que sur la hanche du ranélate de strontium chez les patients à plus haut risque.
(1)Rizzoli R et al. Osteoporos Int. 2 009 ; 20(1):165-6 OC37.
D’après les communications des Prs Féron (Paris), Rizzoli (Genève), Audran (Angers) et Cortet (Lille) pendant le congrès de la Société française de rhumatologie.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024