Dermojet, pistolet à piston, permet d’injecter un corticoïde sous pression par voie transcutanée, sans aiguille et de façon quasi indolore. Cette technique utilisée en rhumatologie depuis de nombreuses années a fait récemment l’objet d’une évaluation prospective.
PAR LE Dr VIRGINIE LEGRÉ-BOYER*
STÉRILISÉ au préalable par autoclave, le Dermojet délivre 0,1 ml de dérivé cortisonique (non fluoré) à chaque impact en sous-cutané périarticulaire. Pour les articulations des doigts, 3 ou 4 impacts sont délivrés le long de l’interligne articulaire, avec apparition immédiate d’une papule blanche sous-cutanée qui objective l’injection (photo). Plusieurs articulations des doigts peuvent être traitées dans le même temps, en respectant l’asepsie de l’appareil. En fin de traitement, un pansement compressif est appliqué pour une durée de 48 h.
Le Dermojet est utilisé de longue date pour les vaccinations et, par les dermatologues, pour traiter les cicatrices chéloïdes. Son application en rhumatologie pour les infiltrations superficielles (doigts, tendons) est également ancienne, mais reste peu connue et a été très peu évaluée (tout comme les infiltrations des doigts à l’aiguille). L’arthrose digitale douloureuse reste la meilleure indication de cette technique qui aide à résoudre la poussée inflammatoire, dont on connaît le caractère destructeur et déformant pour l’articulation. Une évaluation prospective du Dermojet a été effectuée récemment sur une courte série d’arthroses digitales ayant une indication de traitement local par corticoïdes. Les auteurs concluent à une efficacité clinique (EVA douleur, nombre d’articulations douloureuses à la pression, indice fonctionnel de Dreiser) de courte durée (un mois). La tolérance est excellente, aucune complication cutanée n’a été relevée, sous réserve (tout comme pour les injections à l’aiguille) d’utiliser un corticoïde peu atrophiant, sur une peau saine, avec une bonne asepsie.
Ainsi, la technique du Dermojet semble représenter, par son caractère indolore, une option thérapeutique intéressante comparativement aux infiltrations à l’aiguille, particulièrement pénibles dans les doigts.
* Institut de l’appareil locomoteur Nollet, Paris.
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