AUJOURD’HUI, le traitement de l’ostéoporose s’appuie sur une palette de médicaments diversifiés par leurs mécanismes d’action : les anti-ostéoclastiques très largement représentés par les biphosphonates, mais aussi par un serm ; les anaboliques osseux avec stimulation de l’ostéoformation dont le tériparatide (non encore disponible en France) et un découplant positif le ranélate de strontium.
Ces médicaments dont les premiers sont disponibles depuis déjà une quinzaine d’années ont permis d’améliorer considérablement la prise en charge thérapeutique des patients ostéoporotiques.
« Mais la prise en charge de l’ostéoporose, l’efficacité des traitements, notamment en ce qui concerne la prévention des fractures non vertébrales, et la bonne observance des traitements doivent encore être améliorées » souligne le Pr Philippe Orcel (Paris)
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Une enzyme protéolytique lysosomiale.
L’élucidation des mécanismes moléculaires à l’origine du dysfonctionnement des cellules osseuses a conduit au développement d’agents inhibant le remodelage osseux, tel qu’un anticorps monoclonal humain le dénosumab inhibiteur du Rank ligand, et des inhibiteurs de la cathepsine K. Enzyme protéolytique lysosomiale fortement exprimée par les ostéoclastes, la cathepsine K est impliquée dans le clivage protéique de la matrice osseuse.
Parmi les inhibiteurs de la cathepsine en cours de développement, le balicatib, inhibiteur spécifique de la cathepsine K, a vu son évaluation clinique stoppée en raison d’effets secondaires sévères à type d’éruption cutanée sclérodermiforme liés à une accumulation de la molécule dans les lysosomes et à l’inhibition d’autres cathepsines, notamment la cathepsine B exprimée par les cellules cutanées.
La spécificité de la molécule pour la cathepsine K et l’absence d’accumulation dans les lysosomes sont deux critères indispensables, précise le Pr Philippe Orcel. L’odanacatib qui répond à ces deux critères poursuit son développement clinique. Il comporte actuellement un essai de phase II mené sur deux ans avec une extension la 3e année.
Les résultats montrent qu’un traitement par odanacatib par voie orale à la dose de 50 mg par semaine pendant 3 ans, augmente la densité minérale osseuse de façon dose dépendante et continue. Il réduit les biomarqueurs de résorption osseuse avec globalement une bonne tolérance.
« L’inhibition spécifique de la cathepsine K de l’odanacatib semble être un mécanisme d’action prometteur pour le traitement de l’ostéoporose, sous réserve que son efficacité sur les fractures soit démontrée par l’étude de phase III actuelle en cours » conclut le Pr Philippe Orcel.
Congrès de la SFR (société française de rhumatologie) Symposium organisé par les laboratoires MSD Chibret et présidé par le Pr Jean Sibilia (Strasbourg).
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