QUELQUE 40 % des sujets de plus de 65 ans souffrent d’arthrose, le genou étant l’articulation la plus touchée. L’arthrose, dans l’ensemble de ses localisations, est la principale éducation de cure, concernant environ 1 curiste sur 2, 70 des établissements étant agréées pour la rhumatologie. Plusieurs études contrôlées randomisées sur le traitement thermal de la gonarthrose, avec des résultats prometteurs ont été publiées avant celle-ci. Mais elles souffraient de biais méthodologiques et, surtout, d’un manque de puissance statistique.
C’est ainsi qu’a été lancée en 2007 l’étude Thermarthrose (1), réalisée en 2007 dans trois centres thermaux (Aix-les-bains, Dax, Balaruc), sur 462 patients atteints de gonarthrose et randomisés en deux groupes : ceux du premier groupe ont bénéficié d’un traitement médicamenteux (analgésiques, anti-inflammatoires, infiltrations, soins physiques) ; dans le second groupe, des soins thermo-minéraux ont été associés à ce traitement pendant 18 jours. Le suivi et l’exploitation statistique se sont achevés en avril 2008 et les résultats ont été publiés en 2009 dans la revue « Annals of Rheumatic diseases » (2).
Premier constat : la cure thermale augmente d’environ 50 % le nombre de patients présentant une amélioration significative en termes de douleur et de mobilité. À six mois, 50,8 % du groupe « curiste » ressentent ce bénéfice, contre 36,4 % pour le groupe « témoin ». Les médecins constatent de même une évolution positive de l’état clinique chez 54,4 % des curistes contre 30,90 % des témoins.
La magnitude de l’effet thérapeutique (effect size) d’amélioration des douleurs et de la fonction est aussi plus importante chez les curistes : elle atteint 0,55 dans l’étude Thermarthrose, contre 0,23 chez les patients témoins traités par les AINS et à 0,21 pour les mêmes traités avec du paracétamol.
Deuxième constat, la cure thermale agit à long terme : neuf mois après l’étude, l’amélioration de la douleur et/ou de la fonction (marcher, se lever, se baisser, sortir de sa voiture...) est significativement plus importante pour le groupe curiste (53,80 %, contre 35,80 % pour le groupe témoin).
On ne note pas de résultats différents entre les trois centres thermaux où ont été recrutés les patients.
(1)L’étude Thermarthrose a été financée par l’AFREth (Association française pour la recherche thermale), le conseil régional Rhône-Alpes et le conseil général de la Savoie.
(2)Forestier R et al. Spa therapy in the treatment of knee osteoarthritis: a large randomised multicentre trial. Ann Rheum Dis 2010 ; 69 : 660-5.
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