LA FRÉQUENCE de l’obésité atteint environ 30 % dans le rhumatisme psoriasique. En entraînant une expression anormale des « adipokines » (TNFα, IL6, leptine, adiponectine), l’obésité déterminerait un statut pro-inflammatoire.
L’objectif de la première étude (1) était d’apprécier le lien entre surpoids et activité de la maladie. Un groupe de 135 patients obèses (IMC › 30 kg/m2) souffrant de rhumatisme psoriasique a été comparé à un groupe témoin de 135 malades dont l’IMC était inférieur à 30 kg/m2, tous commençant un traitement par anti-TNF. Il n’y avait pas de différence entre les deux groupes en ce qui concernaient les caractéristiques du rhumatisme psoriasique. En revanche, les patients en surpoids avaient plus souvent une cholestérolémie et une triglycéridémie élevées. À douze mois de suivi, une activité minimale de la maladie (AMD) a été obtenue chez 36,3 % des patients et la prévalence de l’obésité était plus élevée chez ceux qui n’atteignaient pas l’AMD (64 % versus 25,5 %, p ‹ 0,001). Ce risque était un peu moins important pour les sujets dont l’IMC se situait entre 30 et 35 kg/m2. Après ajustement sur toutes les autres variables, l’obésité était associée à un risque élevé de ne pas atteindre l’AMD (HR = 4,90 ; IC95 % = 3,04-7,87 ;p ‹ 0,001). Parmi les 98 patients ayant obtenu une faible activité à douze mois, l’obésité était associée à une probabilité plus faible de maintenir cette AMD à vingt-quatre mois (HR = 2,04 ;IC95 % = 1,015-3,61 ; p = 0,014).
Il apparaît ainsi que l’obésité est un facteur prédictif négatif de ne pas atteindre une faible activité de la maladie et également de faire une rechute.
Dans une deuxième étude (2), ces mêmes auteurs ont alors voulu tester l’efficacité d’une intervention nutritionnelle sur l’activité du rhumatisme psoriasique chez les obèses. Dans cette étude prospective, parmi 138 obèses souffrant de rhumatisme psoriasique et commençant un traitement par anti-TNFα, 69 ont suivi un régime hypocalorique de 1 300 calories/jour et ils ont été comparés à 69 autres patients ayant juste reçu des conseils nutritionnels simples. Les deux groupes étaient comparables y compris pour les constantes métaboliques. Après six mois de suivi, 89 % des patients du groupe régime hypocalorique versus 29 % de ceux ayant un régime autogéré ont perdu au moins 5 % de leur poids. La pratique d’un régime hypocalorique semble donc être un facteur prédictif de l’obtention d’une activité faible de la maladie après six mois de traitement par anti-TNα (HR =4,79, p = 0,002). Ces résultats ont été constatés quel que soit l’anti-TNF utilisé (infliximab, étanercept ou adalimumab).
(1) Di Minno et al. OP0162.
(2) Di Minno et al. OP 0163.
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