L’HISTOIRE NATURELLE évolutive, inéluctablement péjorative, de la gonarthrose, fait des patients qui en souffrent des candidats potentiels, à terme, à une arthroplastie totale du genou. Avant d’en arriver à une telle solution extrême, plusieurs démarches thérapeutiques, plus ou moins efficaces, sont envisageables. L’Académie américaine de chirurgie orthopédique les passe en revue dans une analyse d’efficacité selon une optique de « Médecine fondée sur la preuve » et en déduit le degré de recommandation correspondant à chaque alternative thérapeutique.
L’éducation du patient et son hygiène de vie restent la première arme et imposent la correction pondérale assortie d’une sélection ou d’un réajustement des activités physiques adaptés à la situation du patient.
En matière de rééducation, c’est avant tout une auto-rééducation quotidienne ou biquotidienne qui est préconisée.
Les dispositifs à visée mécanique tels que semelles ou orthèses de genou paraissent douteuses dans leur efficacité.
Les diverses formes de médecine alternatives (acupuncture, médicaments de compléments alimentaires…) semblent peu convaincantes.
L’arsenal médicamenteux bien utilisé et personnalisé, soit sous la forme d’analgésiques, soit sous la forme d’anti-inflammatoires, s’avère utile.
Les infiltrations intra-articulaires n’ont qu’un effet transitoire de soulagement à court terme.
Les procédés de lavage articulaire à l’aiguille ne sont pas préconisés.
Les arthroscopies peuvent être justifiées pour régulariser une lésion méniscale ou supprimer un corps étranger.
Les ostéotomies sont valides en cas de prédominance mono-compartimentale avec défaut d’alignement.
Les interpositions arthroplastiques flottantes, en particulier sur gonarthroses unicompartimentales, ne semblent pas utiles.
Au total, au terme d’une recherche patiente, dans une optique de médecine fondée sur la preuve, l’Académie américaine de chirurgie orthopédique, nous livre les résultats de son « tri sélectif » au sein de l’arsenal thérapeutique opposable à la gonarthrose. Il s’agit d’un guide utile à tout soignant interpellé au quotidien par cette pathologie dégénérative répandue.
D’après « The Journal of Bone and Joint Surgery » , American Volume, Avril 2010, n° 92 A, p. 990-993.
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