« LE BUT de notre étude a été de caractériser l’épidémiologie, les causes et les conséquences des fractures de côte dans un groupe d’hommes âgés vivant à domicile, de façon à déterminer si ces fractures peuvent être de nature ostéoporotique, c’est-à-dire avec les mêmes facteurs de risques et implications que les autres fractures ostéoporotiques », écrivent les auteurs américains (Elizabeth Barrett-Connor et coll.). Ont été utilisées les données de l’étude « Osteoporotic Fractures in Men », un travail prospectif chez 5 995 hommes de 65 ans et plus, vivant en situation communautaire (à leur domicile), dans 6 régions géographiques aux États-Unis.
Les fractures incidentes de côte et d’autres localisations ont été recherchées tous les quatre mois, en demandant aux personnes de répondre à un questionnaire. Les diagnostics ont été vérifiés radiologiquement. Le taux de réponse est de 99 % chez les participants survivants de l’étude qui a duré 6,2 ans en moyenne.
Densité minérale osseuse.
À l’inclusion, les caractéristiques des hommes ont été relevées et complétées par une mesure de la densité minérale osseuse (absorptiométrie biphotonique à rayons CX ; les paramètres de ceux rapportant une nouvelle fracture de côte ont été comparés avec les paramètres des autres hommes.
Cent vingt-six hommes ont rapporté une fracture de côte qui a été confirmée radiologiquement et le diagnostic de fracture pathologique (métastase) écarté. Ce qui donne une incidence de 3,5/1 000 années personnes. Constituant près du quart (24 %) des 522 fractures non vertébrales confirmées, les fractures de côte sont les fractures non vertébrales les plus fréquentes.
Chute de la hauteur.
Environ la moitié de ces fractures (n = 61 ; 48 %) sont survenues à la suite d’une chute de la hauteur de la personne ou de plus bas. Les hommes qui ont présenté ces nouvelles fractures de côtes étaient à l’inclusion plus âgés, avec un poids moindre, une densité minérale osseuse à la hanche et au rachis plus basse. Ils avaient par ailleurs plus fréquemment des antécédents de fractures (de côte ou d’autres sites), de chutes au cours de l’année précédente, des difficultés pour utiliser des instruments et une réduction de la force de préhension. Ces paramètres représentent autant de facteurs de risque indépendants de présenter une nouvelle fracture de côte. À l’inclusion, 680 hommes avaient un antécédent de fracture de côte.
Un antécédent de fracture de côte multiplie par plus de 2 le risque d’autres fractures. Ainsi, le risque de fracture de côte incidente est multiplié par 2,71 chez les hommes ayant eu des antécédents de fractures portant sur les côtes ou le thorax ; il est multiplié par 2,05 en cas de fracture antérieure de hanche et par 2,06 pour le poignet.
« Peu de choses ont été écrites sur les causes et les conséquences des fractures de côtes », écrivent Elizabeth Barrett-Connor et coll. Les résultats de l’étude « European Prospective Osteoporosis Study » sont différents, cette étude ne montrait pas d’association entre un antécédent de fracture de côte et un risque subséquent de cette fracture chez les hommes. Mais ce travail, d’effectif réduit, a été mené chez des sujets ayant en moyenne 10 ans de moins que ceux de la cohorte de MrOS. Le facteur de risque le plus fort de fracture de côte incidente est en effet un âge de 80 ans et plus.
« Si la fracture de côte est due à l’ostéoporose et prédit la survenue d’autres fractures, manquer ce diagnostic correspond à rater une opportunité de traiter. Or, dans notre travail, moins d’un homme sur 5 a rapporté avoir reçu un médicament spécifique », soulignent Barrett-Connor et coll.
British Medical Journal, édition en ligne.
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