Lors d’un banal accident domestique de la vie courante, l’ex-président de États-Unis, George H.W. Bush père, âgé de 91 ans, s’est fracturé le rachis cervical. Sa mésaventure vient rappeler que cette localisation de fracture peut, en milieu gériatrique, poser autant de problèmes décisionnels médicaux que sa concurrente, bien mieux connue – la fracture du col du fémur.
Il importe tout d’abord de noter que l’ostéoporose masculine, du fait d’une longévité accrue, constitue une problématique de santé publique réelle, bien que moins analysée que chez la femme. Si, en deçà de 80 ans, l’incidence pour les hommes des fractures de fragilité du rachis est estimée à la moitié de celle des femmes, elle semble s’égaliser par la suite. Dans cette population très âgée, la fracture du rachis cervical se localise volontiers aux étages supérieurs C1/C2, probablement en raison d’une ankylose arthrosique très fréquente au niveau des étages sous-jacents.
L’ancien pilote de chasse présentait sûrement une arthrose cervicale diffuse
Le cas de l’ex-président des États-Unis est particulièrement édifiant à cet égard (bien que la localisation anatomique de sa fracture n’ait pas été révélée) : ancien pilote de chasse, il est pratiquement certain qu’il était porteur d’une arthrose cervicale diffuse. Il est également important de noter que ces fractures, plus spécifiquement celles du rachis cervical supérieur, amoindrissent l’espérance de vie masculine de façon plus évidente que celle de leur contrepartie féminine.
Pour ce qui est de la décision de traitement dans cette population très âgée, l’option opératoire, une fois décidée, ne semble pas affecter négativement cette espérance de survie post-fracture, même après ajustement des autres facteurs tels que l’âge, le sexe ou des comorbidités préexistantes à l’accident. Il n’en demeure pas moins que la décision thérapeutique sur un tel terrain (chirurgie d’ostéosynthèse de stabilisation versus immobilisation par minerve) nécessite d’être tout particulièrement et individuellement pondérée.
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