Réponse inadéquate au traitement de fond

Extension d’indication pour Orencia dans la PR

Publié le 16/11/2010
Article réservé aux abonnés
1289873250202594_IMG_48088_HR.jpg

1289873250202594_IMG_48088_HR.jpg
Crédit photo : BSIP

LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE (PR), le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques, est une des premières causes de handicap moteur en France. Maladie auto-immune complexe, la PR se caractérise notamment par une infiltration du tissu synovial par des cellules mononucléées dont les lymphocytes T qui libèrent des cytokines et autres médiateurs inflammatoires. Le rôle des lymphocytes T activés est majeur ; ils participent à l’entretien de la maladie et seraient responsables du processus de la destruction ostéocartilagineuse.

Actuellement, les objectifs thérapeutiques dans la PR se résument non seulement à soulager mais également à réduire l’évolution de la maladie. Pour cela « il faut traiter tôt, donc diagnostiquer tôt, traiter bien, traiter fort », souligne le Pr Jean Sibilial. Le schéma thérapeutique actuel se résumait, pour 95 % des patients, à un traitement d’ancrage avec du méthotrexate (MTX) en première ligne. ET, si avec celui-ci la réponse n’était pas optimale (dans 30 à 50 % des cas), dans la grande majorité des cas un traitement biologique était proposé - un anti TNF. En cas d’échec, était alors prescrit en 3e ligne l’abatacept ou le rituximab.

PR active modérée à sévère.

La Commission européenne a approuvé récemment une extension d’indication pour Orencia (abatacept) en association avec le méthotrexate (MTX) dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde active modérée à sévère, chez les patients adultes ayant eu une réponse inadéquate à un traitement antérieur par un ou plusieurs traitements de fond (DMARDs) incluant le méthotrexate ou un anti –TNF. Ce qui va permettre aux patients en échec ou en réponse inadéquate au MTX et à un anti-TNF de bénéficier dès la deuxième ligne d’une nouvelle option thérapeutique. Cette option, qu’Orencia avait eu d’emblée aux États-Unis, bénéficie d’un recul suffisant entre termes de tolérance et d’efficacité. Dans toutes les études de phase III menées chez des patients insuffisamment répondeurs au MTX ou aux anti TNF (études AIM et ATTEST), il ressort une efficacité clinique maintenue à long terme, entre trois et six mois. Le profil de tolérance d’Orencia a été étudié dans un programme d’essais cliniques menés en ouvert ; les effets secondaires les plus fréquents étaient des céphalées, des vertiges, des nausées. Comme pour tous les traitements ayant un impact sur le système immunitaire, une diminution des défenses du patient peut être enregistrée. Lors d’essais cliniques, la fréquence des infections graves chez les patients traités par abatacept étaient de 1,8 % contre 1 % pour le placebo, la fréquence des tumeurs malignes de 1,4 % contre 1,1 %. Ces données rassurantes de tolérance sont comparables aux autres biothérapies voire meilleures ; surtout, on ne relève pas de signal concernant un risque de néoplasique pulmonaire.

D’après une conférence de presse des Laboratoires Bristol-Myers Squibb.

 Dr MARTINE DURON-ALIROL

Source : Le Quotidien du Médecin: 8856