PAR LE Dr MILKA MARAVIC*
L’ostéoporose fait partie des pathologies définies en termes de priorité de santé publique dans notre pays depuis 2004. L’indicateur de suivi retenu est la fracture de hanche (FH). Des données contrastées sont décrites dans la littérature sur l’évolution de cette fracture. Qu’en est-il pour la France ? Pour répondre à cette question, deux travaux sont actuellement disponibles.
Dans le premier, il s’agissait d’une analyse des hospitalisations des années 2002 à 2008 pour FH chez tout sujet âgé d’au moins 40 ans réalisée à partir du programme de médicalisation du système d’information (PMSI).
Des critères de sélection des hospitalisations ont été définis : FH codée en diagnostic principal, prise en charge chirurgicale, exclusion des séjours avec cancer ou de reprise chirurgicale, patients résidents en France et pris en charge en France métropolitaine. Les données populationnelles sont celles fournies par l’INSEE. L’incidence correspondante est calculée pour un million d’habitants.
Entre 2002 et 2008, les hospitalisations pour FH ont augmenté de 50 793 à 50 910 chez la femme (soit une augmentation de 0,1 % en prenant l’année 2002 comme année de référence) et de 14 736 à 16 611 chez l’homme (soit une augmentation de 13 %). Durant cette même période, la population française des plus de 39 ans a augmenté de 9 % dans les deux sexes. L’incidence correspondante pour un million d’habitants est passée de 3 356 en 2002 à 3 093 en 2008 chez la femme, soit une diminution de 8 %. Chez l’homme, elle a augmenté de 4 % (passage de l’incidence de 1 131 en 2002 à1171en 2008).
Le nombre de fracture et l’incidence augmentent avec l’âge quel que soit le sexe et quelle que soit l’année. Lorsque l’on cible les données des sujets les plus âgés (74-84 et ≥ 85 ans), il est mis en évidence une diminution statistiquement significative de l’incidence durant la période 2002-2008 quels que soient la classe d’âge et le sexe.
En avril dernier, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation des statistiques (DREES) a rapporté l’évolution des FH en France de 1998 à 2007. Si l’approche méthodologique est relativement similaire, la période d’étude est plus étendue, même si on doit s’interroger, comme le soulignent les auteurs, sur l’exhaustivité du codage PMSI, notamment avant la mise en uvre de la tarification à l’activité. Des résultats similaires ont été observés avec une augmentation du nombre d’hospitalisations (75 200 séjours en 1998 à 77 300 en 2007), notamment chez l’homme (+12,9 %), avec celle de la population des plus de 55 ans. Parallèlement, une diminution du taux d’hospitalisations a été mise en évidence (-17,5 % chez la femme et -9,9 % chez l’homme), ainsi qu’une baisse de la mortalité qui reste plus élevée chez l’homme (7,7 % contre3,7 % chez la femme en 2007).
Ces données épidémiologiques sur le poids des FH sont utiles pour les autorités de santé pour définir les meilleures stratégies en termes de prise en charge de l’ostéoporose en France.
*Département d’Information médicale, hôpital Léopold Bellan, Paris et Fédération de rhumatologie, hôpital Lariboisière, Paris.
Pour en savoir plus : Maravic M, Taupin P, Landais P, Roux C. Change in hip fracture incidence over the last 6 years in France. Osteoporosis Int (2010) in press
DRESSS. N°723. Avril 2010. Les fractures du col du fémur en France entre 1998 et 2007 : quel impact du vieillissement ?
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