Boston, 1934 : une fillette de 10 ans est hospitalisée pendant un an et demi pour une ostéomyélite à staphylocoque doré du fémur gauche. Nous sommes à l’ère préantibiotique ; l’enfant subit de nombreuses procédures orthopédiques, mais jamais de geste de drainage. Ensuite, tout va bien jusqu’à ce que la patiente atteigne 85 ans : en se levant de sa chaise, elle ressent une douleur dans le fémur gauche et, le lendemain, constate que du pus sort de sa cuisse. La radiographie montre une fracture diaphysaire moyenne, avec des modifications corticales et médullaires compatibles avec une ostéomyélite. D’où intervention, réduction, ostéosynthèse. Durant l’intervention, on découvre un sinus qui n’avait jamais été drainé. Toutes les cultures poussent à Staphylococcus aureus. Lequel est sensible à tous les antibiotiques, y compris la pénicilline et l’oxacilline. Il s’agit d’un isolat ST30. On est donc en présence de la réactivation, au bout de 75 ans, d’une ostéomyélite à Staphylococcus aureus ST30.
Dans les années 1950 et 1960, un clone ST30 péni-résistant mais méti-sensible s’est répandu dans le monde. Plus récemment, des S. aureus ST30 – soit méti-sensibles, soit méti-résistants – sont devenus prévalents en Australie et en Océanie.
Cette observation suggère qu’un clone sensible à tous les antibiotiques circulait dans l’est des États-Unis en 1934.
Daniel Libraty, Chinmay Patkar et Brenda Torres, N Engl J Med, 2 février 2012, pp. 481-2.
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