Les radiologues ont été très mobilisés pendant l'épidémie de Covid-19, notamment pour des scanners thoraciques, et ils ont rapidement adapté leurs pratiques, comme l'a illustré une conférence* organisée par la Société française de radiologie (SFR) sur les retours d'expériences en Ile-de-France. « Très vite, il y a eu un travail de réorganisation intra-hospitalière. Nous avons créé une filière spécifique Covid de prise en charge avec un scanner dédié, car les urgentistes avaient besoin de réponses rapides », a expliqué le Pr Marie-Pierre Revel, radiologue à l'hôpital Cochin (Assistance publique - Hôpitaux de Paris). L'activité de radiologie en réanimation, au lit du patient, a également progressé et le service a fait usage du TEP-scan pour éviter des transferts et déplacements au sein de l'hôpital.
Même adaptation dans les autres établissements de la région francilienne. À Gustave-Roussy (Villejuif, Val-de-Marne), centre régional de lutte contre le cancer, une partie des consultations ont été réalisées à distance, les suivis ont parfois été décalés et les dépistages stoppés. « Le circuit des chimiothérapies a été réorganisé et les patients étaient testés avant. Des machines ont été dédiées aux patients Covid ayant des radiothérapies en cours qui ne pouvaient être arrêtées, précise le Dr Corinne Balleyguier, chef du département d'imagerie médicale. Nous avons continué à faire une vingtaine de réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) par semaine. »
Coopération ville/hôpital
À l'hôpital du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), le service de radiologie pédiatrique a conservé les urgences mais a ouvert ses portes aux patient adultes et a ajusté la répartition de ses équipes. « Nous nous sommes adaptés du jour au lendemain, il y a eu une grande solidarité pendant cette période », témoigne le Dr Inès Mannes. La jeune radiologue salue la coopération accrue ville/hôpital. « Les enfants qui n'ont pas été pris en charge à l'hôpital ont été reçus dans les cabinets de ville du secteur », précise le médecin.
La période a également stimulé une recherche clinique « intense » dans la discipline. « Outre la diffusion de cas cliniques typiques et atypiques auprès de la SFR, nous avons lancé un projet de recherche (baptisé STOIC) sur le scanner thoracique chez les patients suspectés de Covid-19, avec la mise en commun de données, pour mieux déterminer les patients pour lesquels il y aura une aggravation secondaire », indique le Pr Marie-Pierre Revel. Ses équipes ont participé à l'élaboration de recommandations et fiches pratiques auprès de la Haute Autorité de santé (HAS), notamment pour l'indication du scanner thoracique.
* Les « Mardis de l'imagerie », organisés par Ortus Santé.
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