Depuis sa création il y a un an, Aderim a cumulé 13 000 utilisateurs et plus de 90 000 pages vues. Le guide en ligne « Aderim », pour « Aide à la demande d’examens de radiologie et imagerie médicale », a été pensé pour « optimiser la pertinence dans les demandes d’examens d’imagerie » des médecins généralistes, explique au « Quotidien » la Pr Anne Cotten, PU-PH à Lille, secrétaire générale de la Société française de radiologie (SFR).
L’originalité de cet outil pratique, imaginé avec le Dr Paul Frappé, président du Collège de médecine générale, est d’entrer dans le guide par pathologies, motifs de consultation ou mots-clés pour être orienté vers l'examen le plus adapté à la pathologie ou au symptôme présenté par le patient.
Bien évaluer le bénéfice attendu d'un examen
La conception est partie de la classification de symptômes cliniques et de pathologies fournie par le CMG. Aderim a ensuite été alimenté par des avis des experts de la SFR, revus par des groupes de relecture de la SFR, du CMG et, en cas d’examens de médecine nucléaire, par la Société française de médecine nucléaire et d'imagerie moléculaire (SFMN). « La méthodologie est plus souple que celle de la Haute Autorité de santé (HAS) qui s’appuie pour ses recommandations sur des revues complètes de la littérature », indique la Pr Cotten.
Les examens d’imagerie préconisés sont classés selon leur niveau de priorité (à réaliser au plus vite, dans les jours qui suivent ou dans les semaines qui suivent), mais aussi selon le niveau d’exposition, « arbitrairement découpé en 5 classes » (cotation de 0 à IV), exprimé en termes de dose efficace (mSv).
Le guide doit ainsi permettre que « les médecins demandeurs aient conscience des doses auxquelles sont exposés les patients », souligne la radiologue. Et, ce d’autant que la radioprotection des patients est une obligation légale (induite par la directive européenne Euratom, traduite par un décret d’application dans le Code de la santé publique), imposant une application des principes fondamentaux de justification et d'optimisation.
Le premier consiste à établir le bénéfice net d'un examen par rapport au préjudice potentiel lié à l'exposition aux rayonnements ionisants. Le second vise à s’assurer que l'information diagnostique recherchée sera obtenue au moyen de la dose d'exposition la plus faible possible. Avec le guide, l’idée est d’« impliquer le demandeur dans le respect du principe de justification », ajoute la Pr Cotten.
Ne se limitant pas aux examens d'imagerie par radiations ionisantes, le guide invite, quand les besoins cliniques le permettent, à privilégier des techniques alternatives non irradiantes. « La suppression des demandes injustifiées constitue le moyen le plus simple et le plus efficace de réduire l'exposition des patients et donc de renforcer la radioprotection », souligne la SFR dans sa présentation de l’outil.
Un guide évolutif
L’outil comporte un espace de commentaires où les généralistes utilisateurs peuvent « faire remonter leurs remarques », met en avant la radiologue. Une cinquantaine ont été enregistrées et serviront de base à une actualisation du guide. « C’est un outil que l’on veut vivant, évolutif, ajoute la radiologue. Il a vocation à être évalué, optimisé et complété régulièrement. »
La réflexion sur la première mise à jour est lancée pour intégrer les premiers retours des usagers, que ce soit sur des compléments ou des clarifications d’information nécessaires ou sur de nouvelles indications. « Quand de nouvelles recommandations de la HAS seront publiées, elles seront également intégrées », ajoute la secrétaire générale de la SFR. À terme, « l’idéal serait que le guide soit inclus dans les logiciels métier », conclut-elle.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?