Pour être bénéfique, la télémédecine dans le domaine de la santé doit réunir plusieurs conditions, détaille une étude du King's College London, publiée ce 29 septembre dans « Interactive Journal of Medical Research ». Faute de quoi ces nouvelles pratiques risquent de creuser les inégalités d'accès aux soins.
« Nous vivons dans un monde de plus en plus numérique, et la pandémie de Covid-19 a accéléré le rôle de la technologie dans les soins de santé mentale. Notre étude révèle que, bien que certains groupes bénéficient des opportunités que la télémédecine peut offrir, il ne s'agit pas d'une solution unique qui convienne à tout le monde », résume la Dr Katherine Saunders, l'autrice principale. Et d'insister sur l'importance du choix du patient.
Un espace à soi
Les chercheurs (avec l'aide d'un groupe d'experts d'une trentaine de personnes, dont des cliniciens) ont analysé 108 sources issues de la littérature scientifique mais aussi de la littérature « grise » (hors canaux de publication traditionnels).
La télémédecine peut en effet contribuer à améliorer l'accès aux services de santé mentale de différentes populations (adultes, enfants et adolescents, âgés, minorités), en particulier dans certains contextes (difficultés à se déplacer, responsabilités familiales, réticences à fréquenter des lieux de soins…).
Mais le succès d'un soin par télémédecine dépend de facteurs clefs, à commencer par la possibilité d'avoir un espace à soi, privé et confidentiel et la capacité à développer une relation thérapeutique. Compte beaucoup le respect des préférences personnelles, notamment du choix des modalités (téléphone, vidéo, chat), de la plateforme, des durées des séances et de la présence ou non de l’entourage. Enfin, l'existence d'une connexion internet de bonne qualité et d'une certaine familiarité avec l'outil numérique est indispensable.
Au contraire, certaines populations sont désavantagées par la téléconsultation : ceux qui n'ont pas de téléphone ni d'accès à internet, qui sont défavorisés socialement et économiquement, qui présentent des difficultés cognitives, des déficiences visuelles ou auditives, ou des psychoses sévères. « Pour ces personnes, nous recommandons que les soins en face-à-face restent la règle », commente la Pr Sonia Johnson, co-autrice de l'étude.
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