La grimace comme critère de diagnostic de la maladie cardiopulmonaire aiguë

Publié le 17/07/2014
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Crédit photo : DR

Évaluer la mobilité faciale des patients lors de leur admission aux urgences permettrait de faire une sélection rapide des patients victimes de pathologies cardiopulmonaires graves, comme un syndrome coronaire aigu, une embolie pulmonaire ou encore une dissection aortique.

C’est ce que semble montrer l’étude menée sur 50 patients par Jeffrey Kline de l’école universitaire de médecine d’Indianapolis, et ses collègues, publiée dans « Emergency Medicine Journal » (document PDF).

Du rire aux larmes

Ces 50 patients ont tous été admis pour des épisodes de dyspnée et de douleurs thoraciques. Au cours du tri, les médecins leur on présenté, sur un ordinateur portable muni d’une webcam, trois images sensées provoquer des réactions faciales liée à la tristesse. Les deux premières étaient un dessin humoristique et un visage souriant, et la dernière était une image triste.

Pendant les dix secondes que durait chaque exposition, la webcam filmait la réaction des patients, et un logiciel de reconnaissance faciale leur attribuait une note de mobilité en utilisant l’échelle FACS (Facial Action Coding System). Les patients étaient ensuite répartis en deux catégories : ceux chez qui une pathologie cardiopulmonaire était effectivement diagnostiquée dans les 14 jours suivant l’admission aux urgences entraient dans la catégorie Disease+, et les autres dans la catégorie Disease-.

La surprise fait long feu

Les huit patients Disease + avaient un score FACS médian de 3,4, significativement inférieur à celui des patients disease - qui était de 7. Les auteurs notent en outre que les changements brusques d’images provoquaient des expressions faciales de surprise moins marquées chez les patients Disease + que chez les patients disease -.

Ils estiment que ce déficit de réaction faciale face à un stimulus visuel pourrait figurer dans la boîte à outils des urgentistes chargés de trier les patients aux urgences en fonction de leur gravité.

Damien Coulomb

Source : lequotidiendumedecin.fr