La dilatation des bronches était presque tombée dans l’oubli car délaissée des spécialistes au profit de pathologies plus « porteuses ». Elle refait surface comme en témoignent les nombreuses communications qui lui étaient dédiées lors du Congrès français de pneumologie (Marseille en janvier 2017).
Elle est encore relativement fréquente. Il faut y penser devant une symptomatologie peu spécifique pour ensuite poser le diagnostic au scanner de haute définition. Le groupe EMBARC (European Multicentre Bronchectasis Audit and Research Collaboration), en établissant des registres, contribue à la compréhension de l'histoire naturelle de cette maladie bronchique chronique avec bronchectasies et exacerbations ainsi qu'à la prise de décision diagnostic et thérapeutique. La dilatation des bronches dont les symptômes sont souvent similaires à ceux d’autres affections pulmonaires est potentiellement invalidante. Le bilan étiologique doit être rigoureux. La liste des pathologies qui peuvent être mises en cause dans la dilatation des bronches est très longue. Elle peut être secondaire à des séquelles d’infections pulmonaires de l’enfance, des connectivites, un syndrome de Gougerot-Sjögren, une polyarthrite rhumatoïde, des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI). Elle peut être causée par un déficit immunitaire primitif ou acquis, par une mucoviscidose ou par la dyskinésie ciliaire primitive. Dans un certain nombre de pathologies courantes comme l’asthme ou la BPCO, le diagnostic de dilatation des bronches maladie est difficile à poser. Elle peut aussi être associée au reflux gastro œsophagien qui de ce fait doit être impérativement recherché. Si les causes sont multiples, elles restent inconnues dans environ 40 % des cas.
La kinésithérapie de drainage au cœur du traitement
Il n’existe pas de traitement de la dilatation des bronches. Celui-ci repose principalement sur la kinésithérapie de drainage qui pourra être quotidienne voire biquotidienne lors des exacerbations. C’est le traitement essentiel en raison de l’encombrement bronchique permanent. Elle a pour objectif de limiter l’aggravation de la maladie et d’essayer d’améliorer le confort et la qualité de vie du malade. La prise en charge anti-infectieuse des dilatations des bronches fait appel à une antibiothérapie surtout dans les phases d'exacerbation. Elle exige, dans les formes sévères, une documentation microbiologique sur les produits d'expectoration. Elle doit être administrée précocement sachant que les germes résistants ont tendance à se développer plus vite dans la dilatation des bronches que dans les autres pathologies bronchiques. L’hospitalisation est à privilégier si un traitement par nébulisation d’antibiotiques est prescrit car les muqueuses inflammatoires des patients atteints de dilatation des bronches peuvent réagir assez violemment (bronchospasme) lors des premiers contacts médicamenteux. L’intérêt des bronchodilatateurs et fluidifiants en aérosols n’a pas été rapporté dans la littérature. Le traitement repose aussi pour l'essentiel sur la prise en charge de la maladie sous-jacente quand elle existe, immunoglobulines dans les déficits immunitaires, molécules actives sur le canal chlore dans la mucoviscidose, traitement du RGO. Quant à la prévention des infections, elle garde également une place centrale. Elle passe par les vaccinations. La prescription de macrolides au long cours à petites doses peut être discutée chez les patients multi-infectés en raison de leur effet immunomodulateur.
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