UNE MÉTA-ANALYSE publiée dans le « BMJ » (Singh et coll.) suggère que Respimat, dispositif d’inhalation de tiotropium (Spiriva), est associé à une majoration de la mortalité.
Ce travail a porté sur 5 essais randomisés contrôlés contre placebo portant sur l’utilisation, dans la BPCO, de tiotropium délivré par l’inhalateur Respimat. Globalement, il est observé avec cet inhalateur une majoration du risque de décès de toutes causes, avec un risque relatif (RR) de 1,52. En fait le RR est de 2,15 avec des doses de 10 mg/j et de 1,46 avec la dose de 5 mg/j.
Christopher Cates signe un éditorial associé. « Puisque la dose habituelle en pratique clinique est de 5 mg/j, écrit-il, cet éditorial est focalisé sur cette dose seulement. Le travail a rapporté une augmentation relative de 46 % du risque de mortalité toutes causes chez les patients utilisant cet inhalateur par rapport au placebo (RR de 1,46). Le RR et l’odd ratio sont utilisés dans les méta-analyses parce qu’ils ont tendance à être plus stables entre des essais de durée différente et avec le risque initial des participants. Toutefois, c’est une erreur de décrire l’effet comme une augmentation de 46 % du risque de mourir. L’impact du RR dépend du risque initial du patient concerné. Ici, dans les essais qui ont duré un an, 47 des 2 655 participants prenant le placebo sont décédés, soit un risque de décès de 1,8 % par an. Dans les mêmes essais, 68 des 2 659 participants prenant le tiotropium via l’inhalateur sont morts. Soit une risque de décès de 2,6 % par an. L’augmentation relative de 46 % du risque représente donc une différence absolue de 0,8 % car les décès constituent des événements rares ».
Dans un communiqué, Boehringer Ingelheim et Pfizer se disent en désaccord avec les conclusions des auteurs ; ils indiquent que l’efficacité et la sécurité de Spiriva Respimat ont été établies dans le programme de développement de ce produit. « Les conclusions des auteurs ne sont pas fondées sur de nouvelles preuves cliniques. Les données des cinq essais cliniques utilisées dans cette méta-analyse sont déjà publiques, ont été soumises aux agences de régulation et sont reflétées dans la notice de Spiriva Respimat. » Une analyse des données détaillées des patients « révèle un déséquilibre numérique statistiquement non significatif dans le nombre des événements fatals avec Spiriva Respimat. Les taux de mortalité observés dans les études analysées étaient du même ordre que ceux d’autres grands essais cliniques ».
Boehringer conduit actuellement un grand essai clinique incluant environ 17 000 patients pour confirmer la sécurité de Spiriva Respimat. Dans le cadre d’une revue récente, programmée, un comité indépendant a recommandé la poursuite de cette étude dont les résultats sont attendus pour 2014.
Sonal Singh et coll. BMJ 2011;342:d3215.
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