Les pneumonies aigues communautaires (PAC) sont des infections potentiellement graves pouvant engager le pronostic vital surtout si elles affectent des patients présentant des comorbidités.
Leur incidence élevée et leur sévérité ont été une nouvelle fois rapportées dans l’étude de cohorte prospective en vie réelle, conduite par Ramírez et al. de juin 2014 à mai 2016 auprès d’une population de plus de 550 000 résidents adultes à Louisville (Kentucky). Une morbi-mortalité qui apparaissait significativement plus importante que celle rapportée dans des études précédentes telles que l’étude EPIC avec 1,5 million d’adultes hospitalisés chaque année et 100 000 décès.
De nombreux facteurs augmentent le risque de développer une PAC. Cependant, la BPCO semble jouer un rôle majeur dans leur survenue. Les PAC seraient plus fréquentes et plus sévères chez les sujets atteints de cette pathologie chronique obstructive avec une augmentation du risque de mortalité.
Le rôle des corticoïdes inhalés dans le cas des BPCO a également été au centre de certains travaux. Les données tendent à montrer qu’ils entraîneraient un risque accrur de développement des PAC. Streptococcus pneumoniae est reconnu pour être le germe le plus fréquemment isolée.
Toutes ces données plaident en faveur d’une vaccination pneumococcique systématique dans les populations à risque comme le démontre l’étude CAPiTA.
Etude CAPiTA
L’étude CAPiTA (Community-Acquired Pneumonia Immunization Trial in Adults) est une vaste étude randomisée, contrôlée, versus placebo, dont l'objectif était d'évaluer l’efficacité du vaccin conjugué contre le pneumocoque (mélange de 13 antigènes importants du pneumocoque) ou vaccin 13-valent dans la prévention de la pneumonie communautaire. Menée aux Pays Bas, elle a inclus 84 496 volontaires sains âgés de 65 ans et plus, recrutés par leur médecin traitant.
Son objectif : mesurer l’efficacité du vaccin conjugué contre les pneumocoques 13 valent (VPC-13) sur la prévention d’un 1er épisode de pneumonie communautaire à sérotype vaccinal (critère primaire), d’un 1er épisode de PAC à pneumocoque à sérotypes vaccinaux non bactériémiques, non-invasives (critère secondaire), et de 1ers épisodes d’infections invasives à pneumocoques (IIP) à sérotypes vaccinaux (critères secondaires) chez les patients âgés de 65 ans et plus.
Un total de 42 240 sujets ont reçu le VPC-13 et 42 256 un placebo. Les auteurs ont montré une réduction significative des premiers épisodes de pneumonies communautaires (PAC) à pneumocoque à sérotypes vaccinaux (critère primaire) avec une efficacité vaccinale égale à 45,6 % (IC 95 % : 21,8-62,5).
Suite à la recommandation d’utilisation du vaccin VPC-13 chez les adultes américains âgés de 65 ans et plus (septembre 2014), la première évaluation en vie réelle de l’efficacité du vaccin contre la pneumonie de type communautaire a pu être faite dans la cohorte de Louisville. L’efficacité du vaccin a été confirmée (73 %).
La vaccination pneumococcique a démontré une nouvelle fois qu’elle était cruciale pour la prévention des pneumonies communautaires causées par Streptococcus pneumoniae chez les sujets à risque. Et ce, en raison de la fréquence élevée de cette affection, de sa gravité potentielle et de son cout (consultation, hospitalisation). Une vaccination qui, selon les spécialistes, peut se faire simultanément à celle de la grippe.
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