La santé des travailleurs du métro et des enceintes ferroviaires souterraines (EFS) est menacée par la pollution de l’air, et en particulier par les particules en suspension. Comme l’indique l’ANSES, l’agence nationale de sécurité dans son dernier rapport, les concentrations en particules fines « mesurées dans les EFS en France et à l’étranger sont très supérieures à celles mesurées dans l’air extérieur et dans l’air intérieur des logements ».
Le rapport d’expertise précise qu’« une inflammation des voies respiratoires » en lien avec l’exposition aux particules est très probable chez ces employés. Par analogie avec la pollution de l’air extérieur, « des effets délétères sont attendus sur la santé cardiovasculaire et respiratoire ». Les particules en suspension, qui pénètrent dans l’appareil respiratoire, sont capables pour les plus fines (PM2,5) de se déposer dans les alvéoles.
Une valeur limite à élaborer
Depuis les années 2000, la qualité de l’air dans le métro et les EFS est un sujet de préoccupation. Des mesures dans des stations RER et métropolitaines à Paris, Lille, Marseille, Rennes et Toulouse avaient révélé des concentrations en particules très supérieures à celles de l’air extérieur. Ces particules, riches en métaux, principalement en fer, et en carbone, sont produites par « l’usure des matériaux par la friction roue-frein des rames de voyageur, suivie du contact roue-rail et du contact entre le matériel roulant et le système d’alimentation électrique », détaille l’ANSES.
S’il n’est pas possible de statuer sur les risques à long terme d’un point de vue épidémiologique, indique l’agence sanitaire, « les données toxicologiques disponibles suggèrent qu’à concentration massique équivalente, elles sont au moins aussi toxiques à court terme que les particules de l’air ambiant extérieur ».
L’agence indique que « les risques sanitaires sont vraisemblablement plus élevés pour les travailleurs en charge de la maintenance des infrastructures, compte tenu des émissions des motrices diesel et des travaux de maintenance ». Alors que les données disponibles ne permettent pas de déterminer de valeur limite d’exposition pour cette catégorie professionnelle, l’agence sanitaire recommande néanmoins d’en élaborer une et de la réévaluer à la lumière des résultats de travaux spécifiques de recherche et de surveillance.
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