L’ÉVOLUTION de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est ponctuée d’épisodes d’exacerbations aiguës responsables d’une mortalité hospitalière.
Les exacerbations ont des conséquences immédiates et à distance très importantes. Dans l’immédiat, elles réduisent l’activité des patients, ce qui retentit de façon importante sur leur vie quotidienne ; à long terme elles accélèrent le déclin de la fonction respiratoire et altèrent la qualité de vie d’autant plus qu’elles sont fréquentes et sévères.
Les exacerbations aiguës de la BPCO ont également des conséquences extra-respiratoires : aggravation du risque cardiovasculaire après une exacerbation (Donalson GC et al, « Chest » 2010), augmentation de la prévalence des syndrome dépressifs.
La prévention de ces épisodes - et donc l’identification des patients les plus à risque, ceux qui vont « exacerber » plus fréquemment - sont les éléments clés la prise en charge de la BPCO.
Dans les études de cohorte, les facteurs associés à la survenue d’exacerbation sont un VEMS abaissé, un score BODE élevé, une toux et une expectoration chronique, la présence d’exacerbation l’année précédente.
Comment identifier individuellement un exacerbateur fréquent ? Dans l’ étude ECLIPSE, qui a inclus sur une période de trois ans près de 2 200 patients répartis en trois groupes selon la gravité de la BPCO définie selon les critères GOLD, la fréquence des exacerbations augmente avec sévérité GOLD ; 12 % des patients étaient des exacerbateurs fréquents ( ≥ 2/an) quelque soit le stade GOLD.
Ces données suggèrent qu’il existe qu’il existe un phénotype « exacerbateur fréquent » dont la principale caractéristique est l’existence d’antécédents d’épisodes aigus et qui regroupe à la fois des patients ayant une atteinte fonctionnelle respiratoire modérée et les patients ayant une atteinte fonctionnelles respiratoire sévères, ces patients ayant un pronostic plus sévère.
Arrêt du tabac.
Le Pr Nicolas Roche (hôpital de l’Hôtel-Dieu Paris) rappelle que la prévention des exacerbations repose sur l’arrêt du tabac. La réhabilitation institutionnalisée de l’entraînement à l’effort , couplée à des séances d’éducation thérapeutiques occupe une place centrale dans la prise en charge ces patients. Le tiotropium et les bronchodilateurs de longue durée d’action sont les traitement médicamenteux symptomatiques
Les corticoïdes inhalés associés aux bronchodilatateurs de longue durée d’action seront réservés aux patients les plus sévères.
Une nouvelle approche est proposée mais qui reste controversée : un traitement par macrolide au long cours, l’ azithromicine, auquel des propriété anti-inflammatoires et immuno-modulatrices sont attribuées (1).
16e Congrès de pneumologie de langue française. Symposium Pfizer Boehringer Ingelheim.
1-Albert RK, Connet J, Bailey WC et al .NEngl J med 2011 ;365 :689-98
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