Selon une analyse présentée à l’occasion du Congrès de l’ERS (European Respiratory Society, Barcelone), 4 maladies figurent dans le top ten des causes de décès : cancer pulmonaire, BPCO, infections respiratoires basses (y compris la pneumonie) et tuberculose. Ces résultats sont tirés de l’« European Lung White Book », une publication qui réunit des données complètes sur les maladies respiratoires : poids, coût et risques.
Globalement, le tabagisme et les infections du système respiratoire constituent la charge majeure de l’ensemble des affections pulmonaires. Des causes qui peuvent être prévenues tout au moins partiellement.
Les coûts directs et indirects attribuables aux maladies pulmonaires sont globalement estimés à 390 milliards d’euros par an.
En évaluant le coût par cas, le cancer pulmonaire pèse 36 421 euros par an, la tuberculose 86 217 (moyenne de toutes les formes confondues, y compris celles résistantes). La BPCO coûte 6 147 euros par cas par an et l’asthme 7 443 euros ; ils représentent un poids socio-économique important en raison de leur fréquence. La moitié des coûts socio-économiques des maladies respiratoires est attribuable au tabagisme, soulignent ces experts.
7 % des admissions hospitalières
La proportion des décès dus aux maladies respiratoires est plus élevée dans les 28 pays de l’Union Européenne, avec un décès sur 8 du total des décès (12,5 %, avec 661 000 décès annuels), que dans le reste de l’Europe (7,5 %, 292 000 décès annuels).
On compte 6 millions d’hospitalisations, avec plus de 43 millions de jours-patients hospitalisés dans l’UE. Ce qui représente 7 % des admissions hospitalières dans les pays où ces données sont disponibles.
La courbe des hospitalisations ne suit pas celle de la mortalité. Dans des pays où la moralité est élevée, comme la Belgique, l’Irlande, la Hongrie et la Roumaine, il y a des taux d’hospitalisation élevés. Mais il y a des pays où les taux de mortalité sont plus bas, alors qu’il y a beaucoup d’admissions hospitalières (Autriche, Lituanie). Ce qui correspond à des profils de pathologies différents, ainsi qu’à des différences dans la prise en charge. Par exemple, les BPCO ne sont pas souvent hospitalisées, même à un stade avancé, mais prises en charge à domicile.
Le White Book de conclure : la charge des maladies pulmonaires en Europe demeure aussi importante aujourd’hui qu’elle ne l’était au début du millénaire, et elle va continuer à peser lourd au moins pendant les 2 prochaines années.
En 2030, l’OMS estime que 4 maladies respiratoires potentiellement fatales – pneumonie, tuberculose, cancer pulmonaire et BPCO – vont être responsables d’environ 1/5 des décès au niveau mondial, contre 1/6 en 2008.
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