EN 2020, la BPCO risque de devenir la troisième cause de mortalité dans les pays industrialisés. Le traitement de routine est focalisé sur la bronchoconstriction chronique. Il n’influe pas toutefois sur la mortalité. La composante inflammatoire inhérente à la BPCO est un facteur de progression à la fois de la BPCO elle-même et de la maladie athéroscléreuse, indépendamment du statut vis-à-vis du tabagisme. Le tabagisme étant une cause majeure de BPCO, les patients sont sujets à développer des maladies cardiovasculaires, qui sont la cause de la majorité des décès dans cette maladie.
Prévalence élevée des insuffisances cardiaques.
Récemment, la notion de difficultés parfois à faire le diagnostic différentiel avec des maladies cardiaques a émergé. Maladies pulmonaires chroniques et maladies cardiaques peuvent être asymptomatiques et d’autre part, les symptômes comme la dyspnée, la fatigue et les douleurs thoraciques peuvent être mal interprétées.
On s’est aperçu de la prévalence élevée des insuffisances cardiaques chez les sujets âgés souffrant de BPCO, la majorité passant inaperçue.
Les bêta-bloquants améliorent la survie dans de nombreux types de maladies cardiovasculaires, notamment les cardiopathies ischémiques et l’insuffisance cardiaque. Ils pourraient donc, théoriquement, être bénéfiques dans la BPCO, en tempérant l’hypertonie sympathique et en réduisant l’ischémie.
Les méta-analyses ont déjà montré que des bêta-bloquants cardiosélectifs sont bien tolérés dans la BPCO, y compris par les patients ayant une composante asthmatique.
Il y a par ailleurs quelques indices d’un potentiel de réduction de la mortalité en utilisant les bêta-bloquants dans certaines sous-populations de patients présentant une BPCO et une maladie cardiaque. C’est-à-dire dans le post-infarctus et chez les patients devant subir une intervention artérielle majeure.
Frans Rutten et coll. ont mené une étude d’observation en utilisant des données informatiques de 23 centres médicaux aux Pays-Bas. Les données ont inclus des informations standardisées sur les contacts avec les patients, les diagnostics et les prescriptions de médicaments.
Un total de 2 230 patients atteints de BPCO ont été inclus. L’âge moyen de la cohorte est de 64,8 ans et 53 % sont des hommes. Au cours d’un suivi moyen de 7,2 ans, il y eut 686 décès (30,8 %) et 1 055 patients ont connu au moins une exacerbation de BPCO (47,3 %).
Les analyses montrent que le risque relatif de mortalité avec l’utilisation des bêta-bloquants est de 0,68 après ajustements. Et que le risque relatif d’exacerbation de BPCO est de 0,71. Les patients ayant une BPCO sans affection cardiovasculaire ont des résultats similaires.
Améliorer la survie.
C’est la première étude d’observation indiquant que les bêta-bloquants utilisés à long terme peuvent améliorer la survie et réduire le risque d’exacerbation chez nombre de patients souffrant de BPCO, avec des profils de risque cardiovasculaire variés. Les bêta-bloquants cardiosélectifs apportent des bénéfices plus importants sur la mortalité que les non sélectifs, mais sont égaux sur les exacerbations.
Les patients n’ayant pas de comorbidité cardiovasculaire patente dans cette étude étaient traités pour HTA et l’on sait bien que ces traitements réduisent la mortalité dans l’HTA.
L’association avec la survie est demeurée présente dans un petit sous-groupe de 44 patients n’ayant que des bêta-bloquants comme traitement cardiovasculaire, ce qui suggère que ces médicaments produisent un effet spécifique de la classe thérapeutique et indépendant des autres produits.
Arch Intern Med, vol. 170, n° 10, 24 mai 2010.
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