LES 4ES RENCONTRES de l’association BPCO ont insisté sur le fait que, malgré l’intérêt démontré de la réhabilitation respiratoire pour le patient BPCO, le remboursement de cette prestation n’est toujours pas prévu par la législation.
La réhabilitation respiratoire (RR) chez le patient BPCO, associe des soins médicaux, des exercices de rééducation musculaire et respiratoire, une aide au sevrage tabagique et un soutien psychologique. La Haute Autorité de Santé a reconnu les bénéfices apportés par la RR en termes d’amélioration du handicap respiratoire (dyspnée, tolérance à l’effort, qualité de vie) chez les patients BPCO. Elle la recommande depuis 2007 et a émis un avis favorable quant à son inscription sur la liste des actes remboursés par l’Assurance Maladie. Or, si la prise en charge de la RR est possible dans le cadre de structures hospitalières ou d’un réseau, elle ne l’est pas en ambulatoire. Les centres de RR sont notoirement insuffisants. Il y en aurait une centaine selon la SPLF (Société de pneumologie de langue française) et « une trentaine dignes de ce nom », selon Alain Murez, président de l’association de patients insuffisants respiratoires FFAAIR, « alors que 30 000 patients par an en auraient besoin ». Les programmes en centre durent de 4 à 8 semaines et une amélioration significative est constatée à la fin du séjour. Une poursuite de l’entraînement à domicile est proposée au patient mais elle est difficile à réaliser sans un soutien par des professionnels de santé formés à la RR (médecins spécialisés, kinésithérapeutes, infirmiers) et il est admis que le bénéfice acquis en centre disparaît en six mois si le réentrainement à l’effort n’est pas poursuivi.
Un rapport coût/bénéfice favorable.
L’absence de prise en charge par l’Assurance maladie de la RR en ambulatoire n’offre d’autre possibilité aux patients que de retourner dans un centre de réhabilitation, ce qui est contraignant (les centres sont souvent éloignés des domiciles des patients) et coûteux. « Pourtant, rappelle le Pr Bruno Housset, président de la Fédération française de pneumologie, en plus de ralentir l’évolution de la maladie, il a été démontré que la RR a un rapport coût/bénéfice favorable. La réhabilitation respiratoire permet au malade de sortir de la spirale infernale : essoufflement - diminution d’activité physique - aggravation de la dyspnée. Il est indispensable que les patients puissent avoir recours à ce traitement et, affirme Bruno Housset, nous sommes déterminés à agir auprès des autorités pour que cela devienne une réalité. »
4esRencontres de l’Association BPCO présidée par le Dr Yves Grillet, pneumologue à Valence.
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