C'est en 1916 que le Comité national contre les maladies respiratoires (CNMR) créait la Fondation du Souffle, en pleine Première guerre mondiale, alors que la tuberculose faisait 85 000 par an.
« Après la guerre, la fondation s'est d'abord structurée dans la lutte antituberculeuse avec des comités départementaux et ensuite dans d'autres maladies et nuisances respiratoires comme le tabac ou l'amiante », raconte le Pr Bruno Housset, président de la Fondation du Souffle qui a organisé début décembre un colloque au Sénat pour célébrer son centenaire. « C'était important pour nous de raconter cette histoire et de dire que l'ensemble aboutit à une souffrance respiratoire », ajoute-t-il.
Pneumologue à la Pitié Salpêtrière et chercheur INSERM, le Dr Capucine Morelot-Panzini a insisté sur l'importance de mieux prendre en compte la douleur liée à l'essoufflement. « La morphine agit sur la dyspnée comme elle agit sur la douleur. On se sert de cette analogie pour étudier d'autres thérapeutiques qui ont montré leur efficacité dans la douleur », explique-t-elle. Le Dr Morelot-Panzini a notamment testé des antalgiques non-mophiniques dans le cadre de modèles expérimentaux de gènes respiratoires. « On a eu des résultats négatifs, probablement parce que les médicaments n'étaient pas suffisamment puissants. Mais c'est l'avenir de déterminer des médicaments ciblés en fonction des voies impliquées », poursuit le pneumologue qui développe par ailleurs la piste de l'hypnose médicale chez les patients souffrant de dyspnée chronique.
5 millions de financements
Outre ses missions d'information du public et d'aides aux malades respiratoires les plus précaires, la Fondation du souffle soutient activement la recherche scientifique française en pneumologie. Depuis 2013, elle s'est associée au Fonds de recherche en santé respiratoire (FRSR) dont elle partage le comité scientifique en charge de lancer, gérer et suivre des appels d'offres communs sur des thématiques de recherche fondamentale ou clinique et en sciences humaines ayant trait à la respiration. Depuis sa création en 2010, « le Fonds de recherche a pu financer pour environ 5 millions d'euros de travaux, près de 150 années de recherche, toutes structures confondues, soit en favorisant la formation diplômante de jeunes futurs pneumologues et chercheurs, soit en aidant des équipes », souligne le Pr Thomas Similowski, président du FRSR et vice-président de la Fondation du souffle.
Souris et e-santé
Lors du colloque, le FRSR a ainsi mis en avant deux lauréates de son appel d'offres « Pollution 2015 » qui illustre la diversité des approches. Directrice de recherche INSERM à la Faculté de médecine de Créteil, le Dr Sophie Lanone a ainsi obtenu un soutien du fonds pour son projet de recherche qui vise à évaluer les conséquences respiratoires sur la descendance de l'exposition de souris gestantes exposées à des atmosphères polluées complexes modélisées. Directrice de recherche Inserm-UPMC, le Dr Isabella Annesi-Maesano va pour sa part mener une étude pilote de faisabilité pour mesurer l'impact de la pollution atmosphérique sur l'évolution de la fonction respiratoire de la fibrose pulmonaire idiopathique grâce à un dispositif connecté.
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