Cela fait maintenant plus de cinq ans que le Diplômes d’études spécialisées (DES) de pneumologie a fait peau neuve, en passant de quatre à cinq années. Peu de DES de médecine avaient fait ce choix initialement. Un changement de maquette intervenu dans le cadre de la réforme du troisième cycle des études médicales. « On peut dire que ce changement a plutôt été apprécié par les internes », souligne le Pr Stéphane Jouneau, chef du service de pneumologie du CHU de Rennes et président du Collège des enseignants de pneumologie. « La maquette comporte quatre années d’internat standard et une cinquième année avec une phase de consolidation. C’est l’année de docteur junior », ajoute-t-il.
L’objectif de cette cinquième année est de faire évoluer les internes vers le statut de médecin sénior de manière progressive. « Avant, cela se faisait du jour au lendemain. Dans un service, le 31 octobre, vous étiez interne et le 2 novembre, vous étiez sénior. Désormais, tout cela se fait de manière progressive. Au début, l’activité des internes est très encadrée puis, peu à peu, ils prennent de plus en plus de responsabilités. Globalement, j’ai le sentiment que les internes apprécient cette année de Dr Junior. Cela leur permet d’avoir davantage d’expérience quand ils deviennent médecins séniors, souligne le Pr Jouneau. Même si, sur un plan financier, ce n’est pas toujours évident car durant cette cinquième année, ils continuent à être payés comme des internes alors qu’ils ont de plus en plus de responsabilités ». Les services de pneumologie ont également dû s’adapter à ce nouveau statut, afin d’accompagner au mieux les Dr Juniors.
Nouvelles options
Ces dernières années, plusieurs formations spécialisées transversales (FST) ont fait leur apparition dans le domaine de l’oncologie thoracique, le sommeil ou l’allergologie. « Ces FST sont d’une durée d’un an, avec un stage validant. En fait, ces formations sont venues remplacer certains DESC, comme celui d’oncologie thoracique. Et le programme des maquettes de formation n’a pas changé : c’est toujours six mois de radiothérapie et six mois d’oncologie. C’est pareil pour la FST d’allergologie, qui a remplacé le DU ou la capacité », indique le Pr Jouneau.
Une vraie nouveauté, en revanche, a été la création de l’option Soins intensifs respiratoires, d’une durée de deux ans. « Il y a un an de stage, qui doit être réalisé durant l’internat. Les internes qui font cette option pourront être responsables d’une unité de soins intensifs respiratoires (USIR), sans être réanimateurs. Avec la nouvelle réglementation, il fallait obligatoirement mettre en place cette option, pour conserver cette activité spécifique à notre spécialité », indique le Pr Jouneau.
Même si elle n’est pas la spécialité la plus lucrative, la pneumologie reste bien placée dans le choix des internes. « Un des atouts de notre spécialité est la grande variété de thématiques qu’elle permet d’aborder. On peut faire de l’oncologie, des maladies respiratoires, inflammatoires, de l’endoscopie interventionnelle, de l’échographie thoracique… Il y a un panel très large à partir d’un seul organe », détaille le Pr Jouneau. De plus, les possibilités d’exercice sont très larges : libéral, ambulatoire pur, structures d’hospitalisation privées ou publiques.
Exergue : « Un passage en responsabilité plus progressif… mais pas toujours évident sur un plan financier »
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