« Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre »

L’année 2011 a vu se multiplier nos difficultés de dialogue avec la caisse nationale d’assurance maladie (CNAM). Un premier sujet reste celui du remboursement de l’acte de réentraînement musculaire à l’exercice, remboursement promis depuis maintenant de nombreuses années. Il s’agit d’un acte à l’efficacité scientifiquement démontrée et dont l’efficience s’appuie sur plusieurs études médico-économiques. Le déni du remboursement de cet acte pose donc question. Sur quels critères, manifestement ni scientifiques ni médico-économiques, a été prise cette décision qui prive nombre de malades d’un traitement efficace ? La dimension éthique de cette attitude a-t-elle été prise en compte ? Pour en discuter avec le directeur de la CNAM nous avons sollicité un rendez-vous à plusieurs reprises. Ces demandes sont restées sans réponse... Un deuxième sujet est celui de la campagne d’information sur la BPCO, campagne qui débute actuellement auprès des médecins généralistes et des patients. La mise en place de cette campagne, initiée par la CNAM, n’a jamais fait l’objet de la moindre discussion avec les structures institutionnelles pneumologiques. En revanche, la HAS nous a adressé pour avis les documents élaborés par la CNAM. Aucune de nos remarques, relayées par la HAS, n’a été prise en compte. Un dernier sujet concerne un courrier adressé à l’ensemble des patients souffrant de syndrome d’apnées du sommeil et traités par pression positive continue. Là encore ce sont les malades qui nous ont informés de ce courrier dont le contenu va à l’encontre des conseils thérapeutiques conformes à l’état de la science et perturbe les efforts déployés par les professionnels pour améliorer l’observance de ce traitement. Les inexactitudes de ce courrier ont justifié une nouvelle lettre au directeur de la CNAM qui n’a toujours pas jugé utile de nous répondre.

La CNAM développe donc une politique de cavalier seul, ignorant superbement les professionnels de santé, et n’a pas même la patience d’attendre les avis scientifiques indépendants de la HAS.

Profitons de cette période de vœux pour souhaiter enfin un minimum d’ouverture au dialogue pour cette année 2012.