« Alors que dans l’enfance, les garçons souffrent plus souvent d’asthme que les filles (2/3 de garçons versus 1/3 de filles), toutes les études épidémiologiques montrent, qu’à l’adolescence, ce rapport s’inverse avec une prévalence plus élevée chez les filles », souligne le Pr Jacques de Blic (hôpital universitaire Necker Enfants Malades). L’adolescence est une période clé pour l’asthme car l’observance est moins bonne. Les causes de cette mauvaise observance sont nombreuses : le déni de la maladie, le refus de l’autorité parentale et médicale, les contraintes liées aux traitements (horaires et nombre de prises), la perception d’être différent des autres… C’est aussi l’âge des tentations à risques : tabac, cannabis…
« Pour améliorer l’observance, les écoles de l’asthme sont très utiles. Il existe aussi de plus en plus d’applications mobiles conçues pour accompagner les adolescents asthmatiques dans le suivi de leur asthme. Ces applications séduisent généralement les jeunes, la question est de savoir combien de temps ils vont les utiliser… », explique le Pr de Blic.
Un risque de moins bon contrôle de l’asthme
Ce défaut d’observance s’associe souvent à un moins bon contrôle de l’asthme à l’adolescence.
À cela s’ajoutent différentes comorbidités ou facteurs de risque présents chez les adolescents qui ne favorisent pas le contrôle de l’asthme. L’obésité notamment, et le surpoids sont associés à une prise de corticoïdes plus importante, à un plus grand nombre d’exacerbations et de symptômes nocturnes.
L’influence néfaste du tabagisme actif est également bien connue, avec un risque de moins bon contrôle, un risque de persistance et probablement une accélération du déclin du VEMS.
Par ailleurs chez l’adolescent, l’asthme serait à la fois sous-diagnostiqué ou diagnostiqué par excès. « Certains symptômes cliniques peuvent être confondus avec un asthme ou associés à un asthme authentique. C’est le cas par exemple de la dyskinésie des cordes vocales ou encore du syndrome d’hyperventilation ou de la toux psychogène. A contrario, un asthme n’est pas toujours recherché chez un adolescent qui se plaint de dyspnée d’effort… Or, toute dyspnée d’effort doit être explorée », ajoute le Pr Jacques de Blic.
Les épreuves fonctionnelles respiratoires sont indispensables
« Ainsi, que cela soit pour le diagnostic ou le suivi, les épreuves fonctionnelles respiratoires sont essentielles », explique le Pr de Blic.
Le but du traitement est d’obtenir un contrôle optimal avec un traitement minimum adapté à la vie de l’adolescent.
La consultation est un moment important, individuelle avec l’adolescent pour qu’il puisse bien identifier les bénéfices du traitement. « Il faut trouver le levier pour qu’il adhère au traitement : par exemple, pouvoir participer aux activités sportives… », souligne le Pr Jacques de Blic.
La prescription est souvent le résultat d’un contrat que l’on passe avec lui.
D’une façon générale, la simplification du traitement de fond est un bon moyen d’améliorer l’observance.
Les objectifs du traitement sont classiques : diminuer le nombre de crises, améliorer et maintenir au plus haut niveau les fonctions respiratoires, favoriser la vie sociale, la scolarité et la vie sportive de l’adolescent. En un mot, lui permettre de vivre normalement.
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