En France, une augmentation brutale de souches résistantes reçues par la CNR des mycobactéries et de la résistance des mycobactéries aux antituberculeux a été observée à partir de 2012.
« Nous sommes passés d’une cinquantaine de souches multirésistantes par an à une centaine par an soit un nombre de souches 2 fois plus important », explique le Dr Nicolas Veziris. Mais surtout, poursuit-il « nous avons été frappés par l’émergence de souches ultrarésistantes avec 15 et 20 cas en 2012 et 2013 contre 5, les années antérieures ».
Dans la grande majorité des cas, les patients étaient originaires des pays de l’ancienne Union Soviétique, Ukraine, Fédération de Russie et surtout de Géorgie. « C’est une autre caractéristique de cette émergence. Dans le cas de la tuberculose tout venant, la proportion de patients issus de l’étranger est d’environ 50 %. Dans le cas de souches multirésistantes, cette proportion atteint les 90 % », souligne le Dr Veziris. La plupart des souches ultrarésistantes ont été isolées chez des patients géorgiens (86 %).
Des patients au moins 3 mois en isolement
Ces patients dont certains arrivés très récemment en France, en dépit de leur petit nombre pose des problèmes de prise en charge. « Ces patients restent très longtemps en isolement. Ils ne peuvent sortir que lorsque les prélèvements respiratoires mis en culture sont négatifs, un objectif atteint au bout de 3 mois au minimum voire jusqu’à 6-7 mois pour certains malades », précise le Dr Veziris. L’appui aux équipes (diagnostic moléculaire de la résistance, mise en culture des prélèvements pour un antibiogramme classique) et conseil thérapeutique figurent parmi les missions du CNR. « Nous organisons tous les mois un staff thérapeutique où sont discutés avec les équipes qui le souhaitent les cas les plus résistantes et leur traitement », indique encore le Dr Veziris. Parmi les traitements proposés, la bédaquiline qui vient d’avoir son AMM européenne, des fluoroquinolones si les souches sont encore sensibles, la linezolid mais aussi des molécules plus anciennes comme la cyclosérine ou l’éthionamide. La chirurgie reste aussi une option. Les taux de guérison sont bons.
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