Chez les patients atteints d’emphysème pulmonaire, en dehors des traitements médicamenteux et de l’oxygénothérapie au long cours, une approche consiste à réduire le volume pulmonaire au moyen d’une ablation chirurgicale des zones pulmonaires les plus emphysémateuses.
Cette procédure est réservée aux cas les plus sévères, aux prix d’une morbimortalité non négligeable.
L’utilisation de valves endobronchiques constitue un autre moyen d’exclure les zones pulmonaires les moins fonctionnelles. Menée entre 2004 et 2006, l’étude VENT avait permis de montrer que ces valves n’augmentaient que modérément le volume expiratoire maximum seconde (VEMS) et la distance parcourue au test de marche de 6 minutes par rapport au groupe contrôle. Les résultats avaient cependant été meilleurs en cas d’exclusion lobaire totale et de scissure complète.
Chez 68 patients
Le Dr Karin Klooster de l’université de médecine de Groningen, aux Pays-Bas, et ses collègues, ont souhaité expérimenter l’efficacité des valves endobronchiques dans une population de patients chez qui l’on a préalablement prouvé qu’il y avait une scissure complète et qu’il n’y avait pas de ventilation interlobaire.
Ils ont recruté 84 patients, dont 16 ont été exclus car ils avaient de la ventilation collatérale interlobaire ou une scissure incomplète, et 3 autres parce que les segments lobaires où une valve devait être posée n’étaient pas accessibles. Les 68 patients restant, dont 46 femmes, ont été aléatoirement répartis entre un groupe bénéficiant de valves endobronchiques et un groupe contrôle. La valve utilisée était la valve Zéphyr commercialisée par la firme Pulmonx qui n’était pas directement impliquée dans l’étude.
Au bout de 6 mois, le VEMS est amélioré de 140 ml dans le groupe bénéficiant d’une valve, tandis que la capacité vitale forcée (CVF) est augmentée de 347 ml et que la distance parcourue en 6 minutes est augmentée de 74 m. Ces améliorations sont d’une « plus grande ampleur que celles observées avec un traitement pharmacologique dans des études menées sur des populations similaires, précisent les auteurs, l’amélioration est en outre identique à celle obtenue avec un traitement chirurgical, mais avec moins de comorbidité », poursuivent-ils.
Il y avait 23 événements sérieux survenus dans le groupe sous valve : 18 % des patients ont souffert d’un pneumothorax, il a fallu déplacer la valve dans 12 % des cas et la remplacer la valve dans 15 % des cas. Les pneumothorax n’étaient pas directement dus à la présence du dispositif mais à la différence de pression occasionnée dans certains lobes pulmonaires.
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