Selon un essai contrôlé randomisé américain, la thérapie numérique et interactive AKL-T01, qui se présente sous la forme d'une interface de type jeu vidéo, a permis d'améliorer l'attention d'enfants atteints de trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
« Les problèmes d'attention peuvent avoir un impact significatif sur le fonctionnement quotidien de nombreux enfants atteints de TDAH, mais ce trouble est sous-reconnu et n'est pas toujours ciblé de manière optimale par les thérapies actuelles, indique au « Quotidien » Elena Cañadas, co-auteure de l'étude STARS-ADHD publiée dans « The Lancet Digital Health ». Sur la base de cette étude, AKL-T01 pourrait représenter une intervention sûre et facile d'accès dans le traitement global du TDAH ».
Une amélioration de l'attention chez un tiers des enfants
Au total, 348 enfants âgés de 8 à 12 ans ayant un TDAH confirmé ont été inclus entre juillet 2016 et novembre 2017. Parmi eux, 180 ont eu recours à la thérapie AKL-T01 conçue spécialement pour cibler l'attention et le contrôle cognitif, les 168 autres à un jeu contrôle (qui ne stimule pas les domaines cognitifs ciblés par l'intervention AKL-T01). Les enfants avaient pour consigne d'utiliser le jeu 25 minutes par jour pendant cinq jours sur sept, et ce sur une période de 4 semaines. Aucun des enfants n'a pris de médicament pour le TDAH au cours de l'étude.
L'attention des enfants a été évaluée par le score validé composite TOVA-API (Test of Variables of Attention-Attention Performance Index). Ce score a été mesuré avant et après l'intervention.
Une amélioration significative de l'attention (critère principal) a été mesurée chez les enfants qui ont bénéficié d'AKL-T01, mais pas chez les sujets contrôle. « Un enfant sur trois est passé dans l'intervalle normatif pour au moins une des mesures de l'attention après avoir utilisé AKL-T01 », résume Elena Cañadas.
Une bonne observance
Les critères secondaires, tels que l'évaluation des symptômes et des troubles fonctionnels par les parents et les cliniciens, n'ont pas montré de différence entre les deux groupes.
Un système électronique a permis de contrôler l'observance, et un mail était envoyé aux parents si l'enfant n'utilisait pas le jeu pendant plus de 48 heures. Dans le groupe des enfants AKL-T01, 83 % des sessions ont été réalisées, contre 96 % dans le groupe contrôle.
Les événements indésirables liés au traitement AKL-T01 étaient légers, les principaux étant la frustration rapportée par cinq enfants sur 180 (3 %) et des maux de tête pour trois enfants sur 180 (2 %).
Des recherches supplémentaires à plus long terme sont nécessaires pour confirmer l'efficacité clinique d'une telle approche et son intérêt en tant qu'alternative aux traitements actuels.
S Kollins et al. Lancet, doi.org/10.1016/S2589-7500(20)30017-0
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